Bio non dégradable

dimir-na

Texte protégé

Au silence qui était mon unique refuge, j'y avais greffé un jardin, que j'avais

appelé pupitre.

Pu... personne utile, pitre... personne qui pouvait aussi faire sourire.

Sur ce jardin, mes plates-bandes étaient des feuilles, j'étais heureux de les

voir accueillir mes pensées, et fier de constater que presque toutes s' y

enracinaient, jusqu'à faire des haies (des phrases), des forêts (des vers ),

des bois (des rédacs), des domaines (mes propiétés).

J'y jouais le rôle d'un épouvantail, fatigué de protéger des salades et des

épinards à cuisiner dans la lenteur d'un escargot, croyant qu'une limace est

un rampant sans domicile fixe.

Parler avait comme synonyme ... mensonge, écrire ... libération.

En saignant le bout de mes doigts, mon sang devenait de l'encre, mes doigts se

disputaient. Qui ce soir va écrire sans être rasoir ? Qui va offrir à mes pensées,

la sève de mon corps ? Comment ne pas gaspiller un seul espace de cette page

blanche dérobée ?

Tous encore réunis ce soir, disciplinés, plus par mon coeur que par mon esprit, ils

souhaitent à tout écrivain, d'épouser la tolérance.

Les dates sont sujet à polémiques, l'écriture, l'exutoire, ne se soumet qu'à la

tendresse, elle seule capable de transformer toute détresse en prouesse.

Tout petit j'avais écrit, mes doigts sont mes plumes, mon sang leur paradis, mon

corps un libre arbitre.

                                                                    Dimir-na

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