Caché dans la cendre.

J'étais caché dans la cendre

Là où jamais on ne reste

Et m'éteignais sans prétendre

Espérer un dernier geste

Recouvert d'un drap de suie

Protégé des faux soleils

Je n'attendais même plus la nuit

En redoutais bien trop l'éveil

Loin de l'ardente, près des nuées

Corps déposé, à l'abandon

J'immolerai l'âme consumée

Puis-je y brûler mes folles passions

Et je verrai en silence

S'évaporer sur les braises

Les pleurs nourris de souffrance

Qui escortaient mes malaises

Les eaux de rose, ça ne dure pas

Au contact des poussières

Elles sont bues, perdant l'éclat

Des grands amours ou des chimères

Qu'on crie, qu'on hurle si volontiers

Quand il s'agit de conquérir

Qu'on plie, qu'on broie sans hésiter

A la faveur d'un autre rire

Je m'asphyxierai carbone

Me griserai des volutes

Jusqu'à devenir atone

Me soumettant à la chute

Et des moindres fumeroles

Je me ferai des retraites

Comme du brasier, le formol

Qui saura me disparaître

Je suis couché dans la cendre

Où personne ne vient jamais

Et j'ai choisi à tout prendre

De ne plus avoir à rêver

J'avais déversé tant de fois

Chacun des poisons de ce cœur

Que je haïssais plus que toi

Lui qui adorait tes lueurs…