Caresse d'hiver

bleuterre

L'hiver caresse la nuit de ses larmes

Sur les peaux impatientes

Dans la soute des rêves.

Le ressac du gel

inouï,

Ivoire,

Inavoué,

Me soulève du noir charbon d'anciennes cavernes

D'où surgissent des confluents,

Oubliés.

Tu m'appelles en apnée

Ruban à la surface d'enveloppe où je cours à bout de souffle,

Sur la bordure coupante des silences.

Les larmes se contiennent.

Une caresse animale converge.

Rien n'affleure, si ce n'est cette goutte de sueur sur ta peau,

témoin de l'onde tourmentée d'une nuit, unique.

Un matin liquéfié, opaque rocher, marée aux senteurs d'algues étoilées.

L'horizon fétide se dissout sous les lampadaires affadis, blafards, aux lisières urbaines.

Sur le quai d'un tramway, la brume alanguie éprouve le silence des pas perdus qui serpentent le long des berges....

Une cohorte, le long des rails, en bandeaux d'écumes, jusqu'à l'infini des souffrances parallèles, jusqu'à mon bras trop court au souffle asthmatique.

Ta voix me sort de cet océan, anonyme, sur les berges inconnues d'un matin où l'hiver caresse la nuit de ses larmes.

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