Cet adieu

Natacha Karl


Le ciel gris, nos habits noirs et nos cœurs lourds. La vie suspendue.

Notre peine cachée dans nos pauvres sourires; les lunettes noires en plein automne; le maquillage coulé au coin des yeux. 

Les murmures contenus à la sortie de l'église, les rires échappés, les fous rires nerveux.

La vie qui reprend ses droits déjà, le cercueil qui passe et jette un froid, les fleurs qu'on jettera ...

Tout va brûler dans une heure.

Cette fumée ce sera le signe de toi, ces cendres qui seront dispersées. 

La mémoire qui s'accrochera à tout ce qui nous reste de toi, ta voix, ton rire, tes doigts : une vie, toi. 

Farouchement, on se souviendra. Ce seront les mêmes souvenirs qui toujours reviendront. Ce seront les mêmes histoires qu'on se racontera. Ta vie comme une légende.

 

Dans tes montagnes

sur les sentiers résonne

l'écho de ta voix 

 

©nk

 

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