Conte de Fées pour grands enfants.

astrov

Dans la forêt magique, faut pas faire des bisous à n'importe qui sans réfléchir. Qu'est-ce que j'aime les contes de Fées... Ceci est un (très modeste) hommage à Gotlib !


 Il était une fois...

Dans une jolie forêt, il y a bien longtemps, par ce doux matin de printemps, qui se promène ainsi, fraîche et rose dans sa robe légère et son bustier de satin ? Qui, hein ?

Eh bé, c'est la fille du fermier, elle a dix-huit ans depuis peu, romantique et pucelle, un peu nunuche. Elle est jolie, troublante et troublée par les papillons et les roucoulades des colombes.

Bon. Bref, une donzelle attirante, pas très fute-fute, mais, comme le chantera Brassens dans quelques siècles: "Pour l'amour, on ne demande pas aux filles d'avoir inventé la poudre". L'amour, elle ne l'a pas encore connu ni fait (pucelle, on vous dit !).

Soudain, à ses pieds, elle voit une grenouille et  pousse un cri mélodieux: "Oh Ciel ! Que voilà sur le chemin ! Un crapaud !".

La grenouille ouvre la bouche pour protester, mais la jeune fille est surexcitée. "Alors c'est comme dans les contes de Fées ! Un baiser, et tu te transformes en Prince Charmant et on tombe en amour, comme disent les gens au Québec !"

Alarmée, la grenouille essaie d'expliquer: "Oui enfin non faut que je te prévienne, c'est pas tout à fait ça,  je suis..."

Rien n'y fait, la jeune fille nunuche est toute folle: "Oh vite vite, viens que je te bise !"

"Mais non, fais gaffe, ça va pas le faire !" braille la grenouille en furie. Trop tard, la nunuche (j'adore ce mot) prend l'animal dans ses jolies mains fines et l'embrasse goulûment, lui roule une super-galoche, une pelle extra, un patin très chaud. Voyez le gros plan, hein !

Flash ! Il y a un éclair rose bonbon, une exquise senteur de parfum coûteux, et, boum, la grenouille devient une belle princesse canon, aux formes opulentes, au décolleté bien plus offert que celui de la jeune fille (oui, la nunuche), à la robe suffisamment transparente pour qu'on voit qu'elle est vraiment blon... (Qu'est-ce-que je raconte, moi....)

Waouh !

 la demoiselle tire la tronche et la princesse explique:  "Mais oui, sotte, c'est ce que j'ai essayé de te dire: J'étais une grenouille. Donc : Grenouille = princesse. Crapaud = prince. Vu ? Capito ? Pigé ?  Seulement j'ai pas eu le temps, tu m'as pas laissée en placer une !"

La situation pourrait être embarrassante. Mais le Charme Amoureux fait son effet. Les deux belles se regardent dans les yeux, moites et oppressées, tout soudain. Leurs mains se joignent, elles se sourient, et la princesse chuchote: "Viens dans mon château, vilaine fille, j'ai tous les poèmes de Renée Vivien et les chansons de Suzy Solidor !".


                            Edouard HUCKENDUBLER (ami des Amours)
  Tableau de couverture: "The masked archer", de Romaine Brooks


PS: Et ça y est, mon obsession du "bustier" revient ! J'ai déjà utilisé ce délicieux vêtement  dans plusieurs  poèmes:

-Les Fées de la Dordogne

-Cupidon et Sapho

-Marivaudage et rivalité amoureuse

-Désir, badinage, et SM

-Femme Vampire







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