Coquille vide

Susanne Derève


Les feuilles du marronnier vibrent  du rouge

d'une fin d'été    lie de vin au soleil

effaçant les cuivres de l'ombre

Elles s'effritent sous le doigt

craquent et s'envolent au vent léger


Sur le tronc, coquille vide, un escargot

si lent que le temps l'a figé,

et le bois mort au pied de l'arbre

qu'on ne ramasse pas

qu'on ramassera peut-être  

si les mots ne viennent pas


et pour peu qu'ils viennent 

ils diront la douce langueur du sommeil

la sueur étoilée des paupières

le timbre d'argent de la lumière

entre les volets clos                                          

son lent chemin jusqu'à l'éveil           

 

et le café qu'on prend au lait  au lit

ou bien dehors près de la treille

aux raisins verts et de l'amphore

abandonnée aux herbes folles


d'où naissent les mots incertains 

le doux murmure des paroles   

sur la joue tendre du matin



Photo-montage Rechab

https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2020/09/18/poemes-du-gevaudan-iv-susanne-dereve/

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