COUP DE GUEULE SUR LA TOILE

Pourquoi DOIT-ON différencier l'homme de son travail, de son œuvre malgré ses outrages condamnables ?

Il demeure que ce « devoir » est depuis longtemps mis à l'honneur tant il règne dans la gente politique des affaires obscures et justicières. Et comme cela est maintenant inscrit comme une sorte de fatalité et d'habitude, ce déferlement nous éloigne encore plus du centre de gravité. La politique de l'autruche s'engage dans un débat enflammé où chacun n'y verra que du feu ajusté au sien déséquilibré.     

Du côté justice, vrai que nous ne sommes guère éclairés tellement elle est débordée mais en même temps, si bien corrompue qu'elle-même débordante sous des détracteurs, s'en rince les mains dans un pouvoir de collabos lavabos flambant neuf. N'est-ce pas ?...

-« C'est un voleur, il trahit sa patrie mais pas grave, « il » symbolise le meilleur pour moi ». « C'est un violeur d'enfants mais pas grave, « il » représente le meilleur à mes yeux ». Et puis moi aussi « Je » m'en lave les mains, en parfaite  innocence avec une partie de moi qui, à titre d'exemple, se délecte de baigner dans l'abject. C'est tellement berk qu'il me reste à tout incendier sur mon passage.-

Mais pourquoi  FAUDRAIT-IL différencier l'homme de son travail, de son œuvre malgré ses répugnantes, récurrentes dénonciations ?

Certains optent pour ce « il faut » séparant, croyant peut-être par esprit fantaisiste de sagesse ou par pur intellect qu'ils sont tolérants, ouverts, connaisseurs dans la matière. Mais sont-ils capables de reconnaitre cette dualité  intérieure qui ampute leur propre respect, leur intégrité portée sur eux ? Ils ne jugent que leurs boniments et scellent leurs affinités extérieures en se voilant la face. Cette face qui pourrait leur dire : tu te défends à tes dépends dans tes artères mais en tournant en rond. Et tu embrases encore ta politique avec l'autruche.  

Tant que certains ne sont pas directement concernés, ne sont pas touchés dans leur chair, ils courent direct se brûler à l'égo qui les conduira dans un désordre de parlotte en guise de fausses communions et d'indignations d'épreuves. Sans évoquer ceux celles qui font preuve d'une royale démarche, de commentaires méprisables. Cette classe-ci, n'en déplaise, ne sert à rien, ou du moins si elle sert à répandre leurs pénuries, autant qu'elle se consume sous la terre, la tête et le corps de l'autruche avec.

Si, par exemple, une femme battue oups… ou totalement résignée par son mari (ou vice et versa) peut avouer : « Mais non, ce n'est rien, je ne peux pas lui en vouloir parce que mon homme, il est doué en cuisine. Il me fait des supers plats tous les jours. Je vois le cuisinier et le reste n'a pas d'importance », il est clair que ce type de personnes porte le déni, se renie et ne se respecte pas. Mais pour plus d'ouverture, distinguons bien que c'est dans son droit de s'exprimer, de s'endormir et de se suicider à petits feux.

D'ailleurs, pour en revenir à la toile, pourquoi avoir distingué le meilleur dans son genre, le discerner et l'oscariser sur un piédestal ? À cela, ne pouvant y répondre, je ne peux qu'allumer une bougie et songer dans mes maigres pensées « Pardonnez-moi car je ne sais pas ce que je fais ».    

Mais qui sommes-nous dans le fond pour sauver l'autre, toujours éjecter notre grain de sel, propager le grain de riz qui va avec ?

Sauver l'autre de quoi ? De ses choix, de sa tête bancale ou pas, de ses croyances, de ses batailles, de ses différences, de SES vérités ?

Sauver l'autre pour quoi ? Pour des intérêts, des profits, une reconnaissance extérieure illusoire, pour diffuser prêchi-prêcha, se déguiser en bonne conscience, pour une dite compassion mais pourvue de tris et de sélections ?...

Et pourquoi SAUVER tout court, prendre parti d'un monde où au-delà, l'amour inconditionnel souffre d'offrir sa part transparente sans qu'un coup de gueule entoilé ne la ramène ?

Sur ce, permettez que je me sauve.

Mes salutations distinguées,

© Apolline