Dans l'anonymat du noir profond, un asile ouvre ses portes.
Juliet
La liberté est enchaînée mais l'enchaînement est libre ;
c'est comme être prisonnier du cœur d'un homme
qui t'aime trop pour te retenir à lui.
Le plaisir n'est pas si égoïste quand il comble des vides.
Pourquoi ne vois-tu que les épines
lorsque l'on expose à tes yeux vitreux les pétales rouges de la rose ?
Salissant la couronne de la passion,
comme un vice corrompant les hommes,
tu marches sur les pas d'une ironie malsaine.
Des crimes que chaque soir tu blâmes,
tu es le provocateur infâme.
Plutôt que de fermer tes yeux pour ne pas sombrer dans la folie,
ferme ces jambes qui invitent le diable a perpétrer la souillure.
Chaque fois que tu implores l'asile,
tu attires ces âmes débordantes d'affection.
Si l'amour à ce point t'écoeure,
tue-le en arrachant ton cœur.
Une entente est impossible
dans le silence de mort que des soupirs ne peuvent annihiler.
Cache ces sourires qui ressemblent à des grimaces.
Ne fais que gémir sans jamais ne laisser d'autres traces
que celles d'une jouissance aqueuse
sous la caresse intime et moqueuse.
Ce n'est faire que le commerce d'une beauté
pour laquelle les démons peuvent donner leur âme en échange.
Tu ne l'as pas donnée, toi,
car même si c'est ce que tu crois,
tu sembles encore trop souffrir pour penser
comme la marionnette que l'on a faite de ton corps.
Ne ferme plus les yeux,
ne prie jamais ce dieu
qui ne pourra rien pour soigner ta souffrance
s'il est celui qui les a créés animaux.
Qu'est-ce que tu caches sous ta conscience
qui te rende ainsi de plus en plus fou chaque jour ?
Là où tu ouvres des yeux lucides,
tu vois une raison de suicide.
Un masochiste se cache en toi qui renie ces sadiques endiablés.
Il n'y a pas d'Ange en Enfer.
Qui cherches-tu à innocenter avec tes larmes ?
Même ce toi enfoui au plus profond de ton âme connaît la vérité.
Il n'y a pas de déshonneur auquel tu crois devoir renoncer
lorsque tu fais bien le bonheur de ceux que tu cherches à dénoncer.
Tu te dis qu'il n'y a pas de prix à l'amour,
mais ne crois-tu pas que le vol s'apparente au viol
si l'on ne te donne rien en compensation
que des mots d'amour sortis de l'imagination ?
Ne rêve pas à des contes pour enfants,
toi qui sais mieux que quiconque combien tu es devenu adulte
plus tôt que les autres encore.
Même ces hommes qui se jouent du vice et du péché
recherchent cette protection au cœur d'une étreinte chaude.
Ils ne le savent peut-être pas,
mais il y a toujours deux appâts
dans une relation érigée sur la domination et l'argent.
Maintenant lave tes remords et ta morale au détergent.
Il n'y a pas de place ici pour la raison
car elle est aussi close que la maison.
Pourquoi ce toi encore fragile qui tremble comme une feuille
met en émoi ce cœur peu gracile lorsque les démons t'effeuillent ?
Ce soir encore si tu continues à pleurer,
comment peux-tu alors t'évertuer à leurrer
malgré toi ces corps avides
qui viennent combler leur vide
en bouchant le tien
comme un pieu obstrue la plaie du cœur ?
Et touchant le rien,
tu restes prostré dans la terreur.
Ce soir même contre un corps froid tu peux encore dormir.
Libre dans l'enchaînement, tu peux rêver d'un monde fait pour toi.
L'enfant que tu étais et qui n'a jamais vraiment perdu son innocence,
cette nuit c'est moi qui l'entendrai cogner contre ta poitrine.
Sous tes yeux j'ouvre ma main et elle est nue.
Je ne te donnerai rien en échange
pour te laisser redevenir un ange.
(écrit le 6 octobre 2011)
un peu ambigü et touffu, mais le texte est très beau et les mots sonnent juste, bravo
· Il y a plus de 12 ans ·franek
Sombrement bien écrit !!!
· Il y a plus de 12 ans ·Pascal Germanaud
comme un pieu obstrue la plaie du cœur ?mais où se situe le cœur?...
· Il y a plus de 12 ans ·Pawel Reklewski
à fleur de peau, oui...
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin
Toujours ces écrits à fleur de peau. Celui-ci rejoint ceux qui m'ont touché. Merci.
· Il y a plus de 12 ans ·Pseudo Pseudo
Magnifique ! Quel souffle, quelle rage !
· Il y a plus de 12 ans ·hermanoide