De quel droit ?

Tu n'avais pas le droit

de me laisser venir.

Tu n'avais pas le droit

de te laisser me dire

tous ces jolis mots,

ces tendres images.

J'ai pris tous les morceaux.

J'ai cassé mon blindage.

Je te savais marié

mais pas très bien lié…

Tu l'es peut-être mal

mais tu l'es encore trop.

Tu l'aimes peut-être mal,

mais tu l'aimes encore trop.

Tu n'avais pas le droit

de m'abreuver de toi

pour me laisser venir,

pour me laisser t'écrire

à mon tour tant de phrases

où nous étions en phases,

me laisser

te livrer

ce que j'ai

d'émotions,

… tu sais, c'que j'avais

''aux tréfonds''.

Tu étais devenu ma drogue,

ton sang dans mes veines coulait…

Un peu comme le miroir du monologue

que nous étions deux à clamer

tu m'as offert

ton temps,

tu m'as ouvert

ton âme

comme aucun homme avant.

Puis t'as saigné avec une lame

notre complicité…

Comme pour me punir !?

J'l'avais donc mérité ?...

que tu puisses me bannir,

avec une telle maîtrise,

de tes jours sans lueur,

de tes minutes grises,

de tes soirs sans chaleur.

D'un coup tout balayer

sans plus y revenir ?...

Avec moi tu semblais

avoir envie de rire…

Ho t'as bien su te dire peiné !

Et même tell'ment désolé…

mais tout est gâché, saccagé

d'un simple geste pianoté

sur l'écran de ton téléphone

m'avouant que tu abandonnes.

Si tu savais d'emblée

que rien n'existerait.

Si tu savais d'avance

que j'n'aurais pas la chance

de nous voir tous les deux

essayer d'être heureux.

Si tu savais déjà

que tu ne saurais pas,

tu n'avais pas le droit

de m'amener vers toi.

Septembre 2013