Dérapages
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Anaïs réfléchissait toute seule. Il était parti pour le boulot pendant deux semaines, et elle était déterminée à tenter sa propre expérience avant son retour.
Cela faisait deux ans qu’elle et Bastien se voyaient sans vraiment avoir cherché à construire leur couple de manière plus structurée. Ils fonctionnaient ainsi, habitant chacun de leur côté, se voyant deux à trois fois par semaine, et bien décidés l’un et l’autre à conserver leur pseudo-indépendance financière, sentimentale et sexuelle.
Ils avaient évoqué plusieurs fois entre eux une partie à plusieurs. Plus pour en rire qu’autre chose. A la différence de Bastien, n’ayant jamais vécu d’expérience de ce type, elle se sentait frustrée et presque vexée qu’il ait cet “ avantage ”. Sauf qu’elle n’imaginait pas faire cela avec des gens qu’elle ne connaissait pas. Dès lors, cela se compliquait sérieusement.
Or, elle voulait mettre à profit l’absence de Bastien pour combler son inexpérience en la matière, c’était décidé.
Il ne lui restait plus qu’à implorer que l’aphrodisiaque, acheté tout à l’heure, fonctionne ce soir avec ses amis. Elle avait invité Esther et Julien, et Amandine et François. Deux coupes de champagne devraient être suffisantes pour débrider les filles. Il ne restait plus qu’à espérer que les “épices spéciales” fassent leur office pour orienter la soirée comme elle l’espérait avec les garçons.
Esther et Julien connaissaient Anaïs depuis assez longtemps pour savoir qu’une soirée chez elle dérivait quasi-systématiquement sur la question sexuelle. Ils espéraient même que le sujet arriverait sur le tapis tellement la question était problématique entre eux.
Après leurs deux enfants, maintenant à l’école primaire, ils ne s’étaient jamais parfaitement remis des grossesses et de tout ce qui s’était passé dans leur vie commune depuis six ou sept ans.
Un petit peu de légèreté, conjuguée au printemps qui arrivait, ne pouvait vraiment pas faire de mal à leur entente sexuelle. Ou plutôt leur mésentente…
La question était plutôt de savoir comment allait réagir Amandine.
François et Amandine étaient mariés depuis plus de seize ans aujourd’hui. Tout le monde les avait toujours vu ensembles. Amandine était une femme sublime, intelligente et donc totalement névrosée. Le sujet avait rarement été abordé mais il semblait qu’elle n’avait pas connu d’autres hommes que François, et elle arrivait à un âge où les regrets en la matière devenaient plus prégnants que l’importance des autres sujets de satisfaction. Elle était pourtant tellement belle et sexy. Certaines femmes nourrissent parfois des rapports compliqués avec le plaisir corporel et le pouvoir d’attirance de leur corps.
Surprise de l’invitation à dîner d’Anaïs, elle se préparait comme d’habitude à chaque fois qu’ils sortaient. Et comme prévu, elle était resplendissante et lumineuse. Ils rejoignirent Esther et Julien en bas de l’immeuble.
Les deux couples entrèrent ensemble. La magie de la surprise d’Anaïs pouvait opérer.
Quelques heures plus tard.
Julien
Je n’en reviens pas ! Se dit Julien. Alors là, je suis bluffé. Esther m’a complètement épaté sur ce coup-là.
Et effectivement, elle l’avait impressionné. Toute la soirée, les discussions avaient été équivoques et il n’en était pas revenu lorsqu’elle s’était allongée de tout son long sur le canapé en posant sa tête sur les cuisses de François assis à l’une des extrémités. Ils avaient déjà discuté l’un avec l’autre des qualités et du pouvoir d’attirance de chacun de leurs amis et en étaient arrivés à la conclusion qu’ils formaient un couple parfait, tout aussi beaux et attirants l’un que l’autre. François, un grand brun ténébreux, très italien avec la blonde nordique aux formes parfaites. Plusieurs fois ils avaient ri ensembles de leur attirance mutuelle. Esther pour François et Julien pour Amandine.
Et là, c’était Esther qui avait fait le premier pas.
La surprise de voir Esther poser sa main sur l’entrejambe gonflé de François alors que son visage était à moins de vingt centimètres de son sexe et de le complimenter sur la vigueur de son érection n’avait eu d’égale que le plaisir qu’il avait ressenti.
Tout à son excitation très légèrement alcoolisée, Esther avait jeté un coup d’œil à Amandine puis à Julien pour obtenir leur approbation, n’aurait-elle été qu’implicite.
Amandine, fidèle à son détachement guindé, avait répondu – plus par défi que par désintérêt – qu’elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait, cela ne la dérangeait pas du tout.
Julien, quant à lui, lui avait répondu d’un tout petit hochement de tête et un sourire bienveillant. Finalement, se dit-il à ce moment là, ce sera peut-être François le plus gêné.
Ce qui n’a pas raté ! Julien n’en éprouvait quand même pas de la compassion pour son ami – il ne fallait pas exagérer –, mais il avait dû reconnaître auprès d’Anaïs, qu’il était curieux de voir comment il allait réagir. Il faut dire qu’Amandine était particulièrement séduisante ce soir mais Anaïs l’attirait physiquement depuis le début du repas. Elle le cherchait, lui avait demandé de l’aide pour la cuisine et l’avait invité surtout à suivre avec elle le cours de la discussion en lui demandant de s’asseoir sur l’accoudoir du fauteuil où elle s’était installée.
Et juste avant qu’elle ne lui prenne la main pour la passer entre ses cuisses, remontant d’autant sa jupe jusqu’à son intimité, Julien sentit une érection incontrôlable l’envahir lorsque de manière totalement incompréhensible, Amandine se mit à genoux à côté du canapé et commença à lécher les seins nus d’Esther, qui avait déjà introduit le sexe turgescent de François entre ses lèvres tout en le caressant doucement de haut en bas de ses deux mains.
Julien réalisa que le fait de voir sa femme s’occuper d’un homme tandis qu’une autre femme lui léchait et caressait tendrement les seins l’excitait terriblement. Et c’est sa femme, Esther qui l’excitait terriblement. Il ne se souvenait plus avoir bandé aussi fort pour elle. Il était heureux.
Amandine
Amandine n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Mais comment la soirée avait-elle pu en arriver là se demanda-t-elle. Encore ce caractère de cochon, bravache et matamore qui lui avait joué des tours.
Ceci étant, j’ai décidé de prendre la soirée comme elle vient se dit-elle en elle-même. J’ai commencé la soirée comme ça et je compte bien rester sur cette position.
Le dîner était excellent, le cocktail surprise avait un petit goût sucré-salé, assez indéfinissable finalement mais elle en avait repris car il était très bon.
Une chaleur incontrôlable l’avait envahit au milieu du repas et le champagne du dessert avait fini de libérer ses inhibitions. Plusieurs fois pendant la soirée elle s’était surprise à regarder Esther avec une insistance qui aurait été déplacée en d’autres circonstances. Qu’elle était belle ! Elle réalisait en fait qu’elle ressentait pour Esther une attirance ancienne, qu’elle n’avait jamais voulu voir. Et ce soir, elle avait éclaté. Et de manière totalement incontrôlable.
Lorsqu’elle l’avait provoquée en lui demandant la permission de toucher l’entrejambe de son mari, elle avait parfaitement vu dans ses yeux que c’était elle qu’elle désirait. En provoquant François, Esther voulait la provoquer sexuellement elle. Lorsqu’Esther tendit la main vers elle alors qu’elle regardait le sexe de François se dresser au-dessus de son visage, elle avait craqué.
Lentement, elle s’était levée. Elle ne pouvait plus résister. Le corps d’Esther l’appelait, il réveillait ses désirs enfouis depuis trop longtemps.
Sans lui demander son avis, elle écarta les fines bretelles de sa robe et laissa apparaître les seins d’Esther qui se concentrait en apparence sur le sexe de François.
Amandine se libérait. Enfin ! Et Esther le voyait parfaitement. Elle le savait car elles échangèrent de petits regards complices.
Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait à François, Amandine s’en fichait réellement tant qu’Esther la laissait la toucher et exprimer ses désirs interdits.
Amandine admira d’abord la poitrine d’Esther puis la caressa, maladroitement. Il lui fallu plusieurs minutes avant de poser ses lèvres pourpres se détachant de la blancheur de sa peau. La barrière est franchie se dit-elle. Je ne peux plus reculer. Je ne veux plus reculer.
Je la veux elle. Je le savais mais n’ai jamais voulu l’admettre continua-t-elle tout en léchant doucement les tétons d’Esther. Mais je n’aime pas les femmes se rassura-t-elle. Je l’aime elle. Et les cris étouffés qu’elle pousse là maintenant, c’est moi qui les inspire, c’est moi qui les provoque. Je la fais jouir. Quel bonheur ! Exulta-t-elle intérieurement.
La joie d’avoir enfin admis qu’elle désirait sexuellement Esther déclencha entre ses jambes une vague d’excitation humide incontrôlable. Pour la première fois de sa vie, alors que ses lèvres mordillaient doucement l’un des tétons d’Esther, elle glissa sa main entre ses cuisses, écarta sa culotte et plongea vers son clitoris totalement trempé.
Anaïs
Anaïs en était presque affolée dans son fauteuil. Elle ne pouvait résister à Julien assis à côté d’elle, sur l’accoudoir, la surplombant avec son sourire de cinéma.
La soirée qu’elle voulait comme une répétition pour savoir si un groupe de connaissances pouvait déraper était devenue totalement incontrôlable. Et elle était devenue incontrôlable elle-même !
Elle avait dû se retenir de ne pas se jeter sur Julien tout à l’heure dans la cuisine. S’il n’y avait eu qu’elle, elle aurait relevé sa jupe violemment, se serait cambrée de manière indécente et lui aurait intimé l’ordre de la pénétrer immédiatement, sans ménagement, sans préliminaire. Comme ça, tout de suite, sans autre forme de précaution.
Elle était en ébullition. Mais comment la soirée avait-elle pu déraper à ce point, Anaïs n’en revenait pas. Il n’y avait que l’amitié qui la liait à Esther qui l’avait empêché de se comporter en véritable nymphomane.
Alors là que le trio s’était formé sans prévenir devant eux, quelles raisons restait-il pour l’empêcher d’abuser de lui. Elle cherchait la réponse en vain.
Elle n’allait pas pouvoir résister longtemps ainsi. Elle décida de penser à autre chose.
L’attitude d’Amandine pendant tout le repas la surprit énormément. Elle d’ordinaire si froide, si beauté glaciale avait non seulement pris deux fois de son cocktail spécial où elle avait dissout l’aphrodisiaque, et en plus, tout au long du repas, elle était apparue beaucoup plus détendue, beaucoup plus ouverte que d’habitude. Esther qui avait provoqué François, ça n’avait rien d’étonnant. Ces deux là se cherchent depuis des années sous le couvert d’une complicité affichée et admise, il était même étonnant qu’ils aient attendus jusqu’à ce soir pour passer à l’acte. Anaïs était même plus que dubitative sur le caractère inédit de leur rapprochement physique. Mais qu’Amandine ait spontanément laissé libre cours à ses instincts saphiques et qu’Esther apprécie, ça c’était totalement inédit.
Alors pourquoi est-ce que je n’abuserais pas de lui moi ? Il n’y avait pas de raisons. Il a saisi toutes les perches que je lui ai lancées. Pourquoi est-ce qu’il ne se décide pas l’imbécile.
Toutes ses réflexions la ramenaient à Julien et à la furieuse envie de lui qu’elle ressentait depuis l’apéritif. Elle était même obligée de lui prendre la main pour lui faire caresser sa cuisse.
Quel nigaud celui-là !
Oh la la mais il y a quoi dans cet aphrodisiaque se questionna-t-elle brusquement. J’ai chaud, j’ai tellement chaud.
Sans plus attendre, elle tira la main de Julien jusqu’à son sexe débordant. Ses doigts effleurèrent ses lèvres vaginales. Elle appuya son majeur contre le sien et l’enfonça à l’orée de son corps. Elle se dit qu’elle avait bien fait de ne pas mettre de culotte…
Les autres pouvait bien faire ce qu’ils voulaient, maintenant, elle n’avait plus qu’une seule envie : sentir la langue de Julien dans le creux de ses cuisses. Elle allait jouir en trente secondes s’il attendait encore. Elle l’appela dans un souffle.
Merci beaucoup !! Ça fait très plaisir.
· Il y a plus de 12 ans ·wen
Que c'est bien écrit !
· Il y a plus de 12 ans ·kira
@Mys'Karine : Eh oh ! Pas seulement entre filles ! Faudrait pas voir à nous oublier non plus. Content que ça t'ait plu, le plaisir est pour moi.
· Il y a plus de 12 ans ·@Christinej : Tout dépend de quel point de vue on se place pour savoir si c'est contrôlé ou pas. Désolé pour la brièveté du récit mais c'est le format du concours qui veut ça. Je ne m'interdis cependant pas une petite suite un de ces jours...
@Sweety : Qui sait Sweety, qui sait... Tout dépend à la place de qui (Julien, François ou Bastien ?).
Merci beaucoup pour le CDC.
wen
Mais Wen, Petits arrangements entre amis bien sympathique...
· Il y a plus de 12 ans ·Ça sent le vécue (????)
;)
j'aime beaucoup beaucoup 5 coeurs et cdc
Sweety
eh bien, derapage controle ou pas? c'est dommage ca s'arrete trop tot. j'aime beaucoup
· Il y a plus de 12 ans ·christinej
hé! y sont où les coeucoeurs? j'aime bien, moi, ce petit délire sexuel entre nanas!
· Il y a plus de 12 ans ·super dérapage Wen!
Karine Géhin