Qui y a t il derriere votre porte?

Qui y a t il derrière la porte? 

Un trou, noir comme l'inconnu, une étendue de connaissances, inconsciente de ma présence et de ma détermination à découvrir ce qui s'y cache. 

J'ai l'oreille collée à ce mur impénétrable, ma respiration résonne en lui, j'espère dénicher un murmure, un secret qui s'effilocherait , qui réussirait à s'évader et qui transpirerait au travers des veines du bois pour finir ses jours lové sur mon tympan.

Je voudrais me fondre en courant d'air et passer par le trou de la serrure.

Je ne peux pas rester sans savoir,  eux  ils savent puisqu'ils sont à l'intérieur.  Mais moi, pauvre rejeton de l'ignorance, on me laisse sur le carreau, les fesses incrustées dans le paillasson, qui me lance lâchement un bienvenue sans le penser le moins du monde.

Tous ces mots échangés qui ne berceront pas mes oreilles, qui seront morts et enterrés à jamais.

Je veux savoir,  savoir ce que l'on me cache. Je voudrais décortiquer cette peau de cellulose,  en faire des cures dents pour déloger ma curiosité,  pour satisfaire mon appétit. 

Je hais les cachotteries,  les messes basses, les complots complotés dans mon dos.

Ne pas être au courant me ronge, me ruine, me dissout l'intérieur. Cela fait des trous dans mon cerveau à force de le creuser, pour trouver,  un bout de vérité,  un début d'explication,  un nuage de révélation. 

Je ne suis pas curieuse, non, juste, envieuse. 

Oui envieuse de ce que les autres cachent dans leur caboche, enfouissent dans leur ventricule et refusent de dévoiler, c'est  pour le bien d'autrui croyez moi et le mien évidemment.

Je voudrais les lire comme un livre, feuilleter avec indécence leurs secrets, décoder la lourdeur de leur silence, faire chanter leurs histoires enfermées derrière leurs paupières. 

Il n'y a rien de mal placé, encore moins de déplacé dans mes propos, surtout pourquoi avoir des secrets? C'est lourd, c'est encombrant, ça s'enchaînent à vos pieds et vous êtes obligés de les traîner vos guiboles,  de racler le sol avec vos semelles car, ne rien pouvoir dire, c'est abyssalement lourd. 

Confiez vous, dévoilez vous à moi.

Et, si vous vous ouvrez à moi, si vous me révélez ce que vous me cachez, vous verrez, vous vous sentirez tout léger et moi tellement mieux. 

Allez, ouvrez la porte, abreuvez moi, nourrissez moi, que mon vilain défaut soit repu, satisfait à satiété. 

Je meurs ne me laissez pas dans l'ignorance.  Si vous voulez je l'admets je suis curieuse, invétérée de nature, une inassouvie inconsolable,  en perpétuelle agonie.

Ma curiosité me pousse à l'extrémité  fragile de l'honnêteté,  du bien séant, brise ma timidité pour répondre à cette question.

Derrière vos portes fermées à double tours, que cachez vous?