Desenchantée...

Il  est cinq heures du mat’,

L’heure des chiens et des loups.

Une ombre dégouline sur le trottoir mouillé,

Dégorge  entre les grilles forgées de certitudes,

Dégueule sur poubelles et vélos entravés.

Il est cinq heure du mat’

Et ses talons cliquettent

Comme une pluie de grêle

Sur le dos des pavés.

 Il est cinq heure du mat’

Et elle entre chez elle

Lâche  d’un geste las sa besace élimée…

Puis s’assoie comme on tombe sur un pouf fatigué.

Arrachée la perruque,

Démaquillés les yeux,

Délacé le carcan qui comprime ses côtes,

Arrachées les cuissardes aux talons infinis.

Déparée de paillettes,

Dépouillée de breloques,

Descellée des lumières

Qui la parent de semblant

Elle revient chez elle…

Et entre en solitude.

 Elle est nue et regarde,

Dans la psyché sans tain,

 Cette femme factice

Au sexe escamoté...