D’ESPOIR ET DE SCOTCH

Quelques glaçons s'ébattent dans mon verre de vie. D'un œil fauve, je m'émeus à les voir se chamailler pour cette petite goutte de nectar qui sera mienne sous peu. D'un gosier assoiffé, j'engloutirai quelques espoirs d'une eau pétrifiée et putréfiée. L'odeur ambre, de ce liquide suave, m'aspire tel un sortilège. Je me surprends d'une sourde révolte, à voir s'effondrer tous ces glaciers, cristaux de tant de millénaires, reflets se gravant dans cette futile et banale consommation.

Le monde s'effondre et j'en suis à me souler pour oublier les horreurs passées et à venir. Ma tête bourdonne de ce (buzz) affligeant, celui de l'oubli des horreurs. Demain, glaçons, glaciers, tristes miroirs et verres de l'oubli danseront et chanteront  "le grand blues des désespérés." D'espoir et de scotch, je regarde s'effondrer le grand jeu de ces "gratte-richesse", de ces bouts de papier qu'on se bataille à signer, si précieux trésors pour ces magnifiques inconscients.

Allez, Santé…! Et buvons à ce sombre espoir, monde en miettes, déjà sur le bucher des scintillants aveuglements, du jeu paralysant de ces glaçons s'ébattant dans mon verre de vie.