...ça va passer.

janteloven-stephane-joye

Je pensais tant être gentil

Quoiqu’il en soit, quoiqu’il m’en coûte

Peut être même un bel ami

Quoiqu’il se passe dans vos déroutes

J'imaginais être de ceux

Qui compatissent au moindre rien

Sur qui on peut fermer les yeux

Et finalement quelqu’un de bien

Je pensais qu’il y avait du bon

A s’oublier à vos profits

Et à faire preuve de compassion

Quitte à plier sous les dépits

Je pensais tant que viendrait l’heure

Où je mériterais l’attention

Que mon souci des autres cœurs

Serait même béni comme un don

Ce n'est pas grave, rien ne l'est, ce n'est pas la fin du monde, ça va passer

Mais ça ne vaut aucun laurier

De penser aux autres plus qu’à soi

On finit même par s’inventer

Des tolérances en porte-croix

Et par gommer la moindre trace

De ses envies et ses désirs

Tellement gentil que je m’efface

A la faveur de vos plaisirs.

Ce mot est un arbre-cachot

De la forêt de maladies

Qui encore me portent en fardeau

Moi et mes flopés d’inepties

C’est une excuse, un cache misère

Qui a comblé l’inexistence

Que je déployais en bannière

Et sans aucune autre clémence

Ce n'est pas grave, rien ne l'est, ce n'est pas la fin du monde, ça va passer

On peut me salir, m’oublier

Se moquer de mes ressentiments

J’excuse tout sans sourciller

Et si ça fait mal, je me mens

J’accepte ça de ceux que j’aime

Même le pire, même l’ignorance

Quitte à grandir l’anathème

Et me muer en négligence

On peut me faire ce qu’on dénonce

Je ne saurai m’en inquiéter

Même à l’étranger, je renonce

A la rancune ou au regret

Je suis le premier qui m’enfonce

Le premier à me détester

Je me rabaisse en seule réponse

A ce que l’on peut m’infliger

Ce n'est pas grave, rien ne l'est, ce n'est pas la fin du monde, ça va passer

Ma gentillesse, c’est de la merde.

Et hier, ma psy m’a tué

Pour mon bien

Sans doute

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