Entre l'aube et le déclin

Sonia Lescobert

                        

 Par delà des cieux ardents le fracas déchire un silence mortel de mille éclats d'armes raisonnants.

Dans le métal et les cris le glas du chaos retentit sa démence.

Les déferlantes acérées martèlent l'esprit chancelant en fustige plaintes d'inlassables douleurs.

En cendre et poussières se cloitrent les ombres d'instants figés comme un oiseau de mer sur le sable asphyxié.

Sur le pavé mortuaire se lamente à corps vaincus, l'affligeante tyrannie d'une pénitence révolue d'innombrables batailles en combats inachevés.

De drapeaux blancs habillés de rouge,

au sang des fous qui crucifient sans pitié a condamner les rires en funeste rictus.

Entre croix et sanglots pleurent les stigmates d'un silence outragé, anéanti d'un illustre horizon peuplé d'aberrantes mascarades où les rêveurs aux pures incertitudes ont perdu la face dans le vent de l'illusoire.

Entre prières et religions ne demeure que le souffle de ruines, chant sacré d'idéologies en amours meurtris devant l'indifférence de ces dieux revêtus de tombeaux.

A la tête des pays, adopté d'un sourire bienfaiteur, ces figurants marchands de sable prodiguent sur les frontières des quatre vents, les bouquets de factices paroles au parfum d'envoûtantes senteurs opiacées, pendant qu'affamés, pour le prix d'un linceul, les miséricordieux en solitude se meurent dans un froid silencieux.

Si la terre tremble au lointain tragique d'innocences condamnées, il reste l'ivresse d'infortunes vies dérobées qui s'écoule dans l'oublie d'un espoir envolé.

Entre chaque verre teinté de sanglots naviguent les voyageurs embrumés de confuses clartés, sous ce voile caché se trahissent les regards emprunts d'un semblant d'être, prisonniers noctambules en seul port d'attache: leurs virtuels barreaux.

Les liesses se sont noyées dans la transparence d'une vision lacrymal d'inertes absolutions.

A l'amertume santé des coudes levés, pour un dernier tango, et faire rêver que toutes dérisions ne soient pas le reflet d'obscures néants.

Telle l'indifférence d'un métronome, en violentes mémoires ancrées de tragiques blessures, se consume l'inaltérable cadence du temps a recoudre les écorchures des marées d'écume au goût sanguin.

Sur les tourmentes d'un présent incertain, l'orage des soupirs pleure le déluge d'une pluie salvatrice dans les volutes d'éternels désirs, désarmant la haine aux processions d'un futur plus beau, et combattre la mort au profondeur céleste d'une nuit étoilée.

 

  • Merci bien Arkhaam, mon travail ne fut pas vain, un soulagement que j'apprécie, vu mon coté négatif. Vous clôturez l'acte comme vous l'avez ouvert et je vous en remercie pour cela.

    · Il y a environ 11 ans ·
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    Sonia Lescobert

  • Comme vous pouvez le constater, mon commentaire et loin d'être le seul et cela avec raison car on ne peut rester insensible à votre plume...

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Clown 4 92

    arkhaam

  • Un grand merci à tous ceux qui sont passés, qu'il eut été apprécié ou non par son aspect particulier, merci encore.

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Sonia Lescobert

  • Merci bien Dimir-na de ce commentaire bien personnalisé.
    Ce que je ne comprends pas est ce "qui ne m'appartient pas" (Mystère incompris)

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • Le philosophe replace en permanence l'être humain ( humain est de trop ) au coeur de la nature, afin qu'il comprenne qu'il est le seul à être devenu son propre prédateur, et qu'il ignore toujours l'origine du mot Dieu, lumière. Le poète félicite ton verbe, ( merci d'avoir mis en caractère gras, ce qui ne t'appartient pas ) ta plume trempée dans du sang, reste une plume d'ange. Bouquet d'espérances armées de tendresse. Dimir-na.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Img 0875 150

    dimir-na

  • Je ne pense pas qu'il ait besoin de le stipuler, les suggestions sont, du moins pour ma part, assez nombreuses pour ne pas y songer, tout en y incluant ce qui tourne autour, ensuite je ne pouvais l'alourdir avec les finances de nos jours, et ne voulais pas frôler le contexte d'un "j'accuse" de Zola.
    Merci Astrov de votre lecture et commentaire

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • Très dur, impressionnant. Et, si je ne me trompe pas en le lisant, le mot GUERRE n'est jamais écrit. Volontairement??? Car il me semble omniprésent dans votre texte: Guerre de pays, de religions, de moeurs, de sentiments, de mots. J'aime cette suggestion! Il manque la guerre économique, qui devient terrifiante. Merci!!!

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

  • Merci Bleuterre, c'est en sorte ce que j'ai pu y découvrir dans ton poème qui avait le même thème d'un style différent.
    Comme tu le dis "découverte", bon, sans la purée :) ce qui n'est pas évident à découvrir dans cette jungle de lectures; qu'il t'ait plus est pour moi un plaisir, surtout le commenter avec autant de conviction

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • purée quelle découverte, quelle fulgurance d'écriture..... C'est d'une force incroyable, enfin, j'ai pris tes mots de plein fouet.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    120x140 image01 droides 92

    bleuterre

  • Je pense que Détresse rime avec Sombre. J'ai entendu une fois que ce texte faisait penser à une épopée lointaine, ce qui n'était pas voulu, mais chacun y détient sa propre conception. Je le situerais autant dans notre époque actuelle avec un style pouvant donner lieu sur d'autres horizons. Chaque regard sera différent, s'il peut plaire j'en serais ravie tout en respectant ceux qui ne l'aiment pas au vue d'une certaine noirceur.
    Merci woody pour le commentaire, et un Merci aux lecteurs pour leus passages.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • un écrit rempli de sombritude ... on dirait l'épopée du Seigneur des Anneaux, dans le Royaume de Mordor ... Peinture imagée par des mots choisis ... Tu as le sens du théâtre !

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Img 5684

    woody

  • Merci à vous 18RockinCher (un décodeur peut s'avérer utile) :)

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • Puissant Bravo,ca pourpre houle,et a l écho d une tri lecture,sur un rivet de marge,un ergot rature pour un graph rapido d intra strates,,,Diantre,ca a du chien de crin plantigrade,moults spartiates coussinets,bref,encore Bravo,l appel de la marge,aile,au pène,
    Bon Weeks a vous.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

    Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher

  • Merci Audrey de l'avoir si bien commenté, ça fait plaisir. :)

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • Très belle narration et ce côté sombre n'enlève rien à la beauté du texte, bien au contraire, ils donnent plus de force. On reste touché par l'intensité des mots qui ne rendent que plus fort ces maux frappants, bravo et désolée pour le retard... problème de mot (justement) de passe.

    · Il y a plus de 11 ans ·
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    Intrigante

  • Ravie que vous l'ayez apprécié au vu de son contexte assez particulier (avec ce sens que vous affectez): Le reflet d'une certaine réalité, mais qui risque très certainement de ne pas accrocher le lecteur.
    Merci bien pour le commentaire puisqu'après une attente, je constate que seul il sera; l'absence "d'amis" joue son rôle, une partition en accord mineur en somme.
    Mis à part ces coeurs de note, réconfortant un peu, cela n'enthousiaste pas à donner des suites.

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Imagescaybqwu1 54

    Sonia Lescobert

  • Fort, prenant, écrit avec une grande intensité. Ca frappe juste la où il faut et on en demande encore....

    · Il y a plus de 11 ans ·
    Clown 4 92

    arkhaam

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