Et moi

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Ce mot d'émoi, mot d'émaillure, immuable poinçon au sens si unique que la vie le blasphème, mot des vagues emplies de sonates perdues, mots d’amour imbriqués, cassés de certitude, de mensonges sondés.

Jusqu’au sein des horreurs, au seuil des abandons, il parfume les crocs des floraisons muettes, il respire le poids des claustrations de moi et décerne le prix des ondes délétères.

S’infiltrent les notions de comprendre et de croire, celles de vouloir toucher, saisir et devenir. Il est concept, m’ébahit, s’acharne et se terre, je suis sorcière des maladresses froides.

Parfois je deviens lui et lui n’est plus que moi.

Ce mot d'émoi, si sensible à mes doigts, pianiste imaginaire des violences de cœur, semeuse de silence. Je m’allonge et je dors. Je déploie, je déroule. Je suis le sommeil qui de son souffle épais définit les limites sans l’ombre d’une borne. Je suis ce qui ne se peut pas.

De ses tenailles habiles, il harponne les poses de mes indifférences, il largue les murailles et je suis nue, contrainte, le corps pris dans les larmes et l’âme dispersée.

Ce mot d'émoi, qui me prend, me vide et m’égratigne de la pointe du jour à la fosse des nuits .

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