Feu Jesus Christ

lya

Cela n’arrive qu’une foi par an, un peu comme pour Stonehenge. C’est pour ça que je suis venu. Je sais que je prends des risques mais ça vaut le coup, vous verrez.

Pourquoi la favela ? C’est d’ici qu’on a la meilleure vue, quand il sera 18h38 précisément, on sera dans l’axe parfait. Seulement, il y a l’émeute et ça commence à canarder sévèrement ici… Mais je ne raterai pour rien au monde ce moment là. Il suffit de trouver un abri discret, tiens voilà derrière ce morceau de taule. Je vais attendre ici quelques minutes jusqu’à ce qu’il soit l’heure.

Le bruit augmente, ça cri, ça cogne, je ne sais pas combien de temps je vais tenir derrière ce bout de métal froissé.

Ça commence. Le soleil descend, l’air se rafraîchit et devient plus supportable. Plus que dix minutes…

J’entends une fusillade très proche sur ma droite. Peu être à cent ou cinquante mètres. Ne pas regarder, ne pas écouter. Plus que cinq minutes.

Ça y est ! Je sors de ma cachette, je n’entends plus les cris, je n’ai plus peur. J’admire le Corcovado en flamme. Quelle beauté ! Le soleil forme une auréole immense au Christ qui planté là, les bras sans croix, à l’air de vouloir se suicider. La brume monte déjà tandis que l’astre descend, et soudain, on croirait une hallucination, sa tête explose en bouillon de couleurs !

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