HOMOSACHIEN

Christophe Paris

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Chers collaborateurs nous avons lors de notre périple intersidéral rencontré diverse formes de vies. Aujourd'hui, je vous parlerai de l'Homosachien présent sur la planète Gaïa dénommée Terre par ses autochtones. Voici en quelques mots un résumé sur cette race.

Bipède, deux types de sexe, de tailles et de poids variables, plusieurs teintes de peau et de poils, différents langages.

Se nourrit, pour la plupart(Nourriture industrielle, croquettes de poisson) et mange, pour certains (Grands restaurants, croquettes de foie gras).

Ce vertébré fait où on lui dit de faire, apprend à obéir et à exécuter des tâches diverses sans contradiction ni culpabilité, le tout grâce à un déclencheur de docilité : le salaire. Il est tenu en laisse par différents subterfuges, crédit maison, auto et enfants.

Malgré cela il pense jouir de la liberté. Elle est toute relative, mais il peut en effet se promener dans son quartier et profiter d'une villégiature de deux à quatre semaines l'été une fois par an, en bord de mer pour les plus chanceux. Tout cela lui donne un sentiment de liberté revigorant pour son équilibre. L'animal peut montrer les crocs assez facilement mais reste en général docile s'il a de quoi se nourrir et payer sa redevance T.V. Il peut se rassembler en meute en cas de mécontentement mais préfère surtout penser à lui et à sa gamelle dans un premier temps. Cet forme antéhumanoïde aime beaucoup jouer à la baballe. Je citerai par exemple le football, le tennis, le ping-pong, le basket, le handball, le rugby et j'en passe. Il aime tellement la baballe qu'il peut passer des heures devant un écran à regarder d'autres joueurs qu'il ne connait pas s'y adonner.

La bête est capricieuse et imprévisible et peut pour des motifs futiles vous envoyer dans l'au-delà si vous possédez par exemple, un de leurs véhicules dénommé voiture. Il aboie beaucoup, surtout quand les trains sont en retard ou qu'il vient de changer de tranches d'imposition. Concernant la reproduction, l'animal est mû par une vivacité naturelle qui le pousse à reproduire le plus possible. J'entends par là reproduire l'action et non la naissance. Elle qui supprime l'acte, lié au départ inopiné d'un reproducteur irresponsable et lâche.

Il éprouve des sentiments mais sans constance, il aime, mais rarement pour toujours. Toujours est prêt à partir avec le plus généreux ou celui qui lui montre qu'il est le plus beau, le plus fort, le plus intelligent. S'il est issu d'une même portée le lien du sang disparaît assez vite, surtout au moment de l'héritage, ou les crocs de chacun viennent à mordre. Contrairement à d'autres espèces il ne génère pas qu'un seul type de déjections organiques. Mais aussi plastiques, atomiques, chimiques, toxiques. L'animal sent fort et a développé des systèmes de fragrance qui couvrent la misère. Certains l'appellent "douche française".

Il passe au toiletteur une fois par mois en général, même si ça n'est pas nécessaire surtout chez les homosachiennes. Chez cette bête en effet, paraître semble plus important qu'être, ce que l'on ne peut reprocher à un animal si mal lotis en intelligence pure. Curieuse espèce qui peint ses cheveux de produits toxiques colorés, qui peint son visage de produits toxiques colorés et qui mange des produits toxiques colorés. Les homosachiens peuvent avoir des conditions de vie radicalement différentes en fonction de leurs situations géographique. L'opulence des uns étant le résultat de la pauvreté des autres. L'Homosachien est un loup pour l'Homosachien.

On pourrait le qualifier de cannibale à certains égards, comme cette capacité à ruiner ses congénères s'il est trader par exemple. C'est un animal étrange et complexe dont on se demande bien quel rôle il tient dans notre galaxie. Est-il d'ailleurs vraiment utile ? On peut en douter lorsque l'on voit que lui-même ne le pense pas, supprimant chaque année plusieurs milliers d'entre les siens par le biais de systèmes destructifs nommés guerres.

Voilà pour les grandes lignes mes chers confrères. si toutefois vous portez un quelconque intérêt à cette sous-espèce qui se comporte comme un virus sur sa « terre » nourricière, je vous invite à lire les conclusions de nos sages qui j'en suis certain vous permettront de voter en toute sérénité pour la destruction ou non, de cette planète.

Je vous propose maintenant de passer à table et d'en goûter  un spécimen. Sait-on jamais, peut-être sont-ils savoureux...


CHRISTOPHE PARIS


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