Intouchable

Apolline

Vois-tu toutes ces assises que j'ai posées dans ma maison ?

Il y a tous mes culs qui se sont calés dedans.

D'abord un suspendu s'agitait à cent mille à l'heure tellement il avait peur de l'arrêt.

Un autre crachait sur les carapaces en se traitant de limace.

Puis encore une paire de fesses s'évertuait à sauter dans la bouse pour approfondir sa lose et son blues.

Ensuite, un cul stone éructait grave dans ses nuages aphones.

De nouveau un cul a prétendu être plus minus que l'autre nimbus. Et parfois le même, accusant ses oripeaux sur le dos, se décrivait angelot.

Voici celui-ci qui geint de percer du dédain, puis celui-là glacé qui refuse de se convertir en café réchauffé.

Le plus je les repérais, le plus ils se vautraient dans une assise qui s'éparpillait sur un tapis rouge de mouise. Mes culs prenaient tous un malin pouvoir de ligoter dans leur culotte mon analyse afin qu'elle s'emmaillote dans leur bouillote à révoltes. Tout à coup BOUM !  

C'est là-dedans que j'ai explosé et que j'ai prié ce fameux Père, comme une damnée, puis qu'il m'a sorti sa hotte pour que je reconnaisse à l'intérieur avec dignité tous les jouets qui m'animaient. Juste une reconnaissance de mes facettes. Rien de plus. Plus de quoi les rendre réelles, les alimenter. Et surtout point les rejeter, point les séparer de mon être. Désormais, l'innocence m'habite. Plus d'à priori. En éclairée enfantine, l'intouchable se porte à mon derrière. Avec sa clé pour pallier à mon ascension en mouvement.   

Le renversement des pensées de mes fessiers a eu lieu pour ne faire qu'un. C'est jouissif de retrouver son unique siège. Je peux enfin poser mon cul, en silence gracieux, me reposer aussi chez mon vrai moi, complètement détendue.

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