L'enfer, c'est les autres
petisaintleu
Le genre érotique est bien plus profond que ce que l'on pourrait imaginer. Il serait superficiel de se contenter de Masoch, de Sade, des Onze mille verges voire, pour les plus pervers, de lire Lewis Caroll au second degré. Je me propose de vous en présenter un panorama.
N'allez pas croire que chez les auteurs dits classiques la pruderie était de mise. Bien avant d'aller se faire voir chez les Gracq, Plaute titillait déjà sa plume, Catin l'Ancien pompa largement Aristote et ses péripatéticiens. On abordait déjà la zoophilie par le cynisme de Diogène de Sinope.
Il faudra attendre la fin des temps obscurs pour que renaissent des textes en mesure de nous émoustiller et sortir d'inepties comme Le Roman à l'eau de rose. Jean de la Fontaine en est un très bel exemple. Ses écrits sont une véritable cure de jouvence avec, par exemple, Un animal dans la lune, Le Chartier embourbé ou Le cierge qui inspirera Matthew Gregory Lewis dans ses élucubrations monacales ainsi que Diderot pour l'érection de La Religieuse.
Le siècle des Lumières est une époque bénie. La remise en cause de l'hégémonie de l'Église ouvrit la porte à des œuvres libérées de sa gangue pudibonde. Nous pouvons citer en exemple sa descendante directe, Madame de Stalle qui, par sa correspondance, nous met en selle et nous introduit notamment au trot monté par ses échanges avec François de Fange.
Le 19ème siècle connut son apogée avec le mouvement naturiste d'Émile Zola. Inutile de préciser qu'aux Soirées de Médan, on ne suçait pas que de la glace bien que Huys mente sur le sujet. Tout le monde connaît Au Bonheur des dames ou Séminal, l'histoire d'un mineur qui n'hésite pas à remettre le couvert et à aller au charbon. Nous pouvons également rendre hommage à Alexandre du Mat par l'entremise de Montez Cristo.
Quant au 20ème siècle et la libération des mœurs, on pourrait dire que c'est la fête du slip. Que penser de Maurice Barré (Sous l'œil des barbares, ouvrage visionnaire sur les tournantes dans les caves), de Marcel Prout et de ses travaux eschatologiques (largement inspirés de La Guerre et les pets), ou de Raymond Quenelle qui traite du voyeurisme dans Zizi dans le métro ? N'oublions pas A la hussarde sur le toit de Jean Giono ou Les Choses de Georges Pérec, une étude sur les gadgets qui inondaient les premiers sex-shops. Concernant Émilie Nos Tombes , elle enterre tout ce qui avait pu être imaginé jusque-là en nous initiant à la nécrophilie.
La littérature est universelle et je ne me montrerai pas étranger à aborder des écrivains non francophones On peut ainsi citer du côté de l'empire du soleil levant Mura qu'a mis ou Mishima qui se fit haras-qui-rit avec un étalon après avoir reconnu qu'il n'atteindrait jamais la perfection littéraire de Madame de Stalle.
En Allemagne, on ne retient bien souvent que le romantisme. Il existe pourtant une veine d'écrivains dont le corpus est des plus caverneux : Goethe et Les Souffrances du jeune pervers, Stefan Zweig avec le premier ouvrage transgenre (Vingt-quatre Heures dans le vit d'une femme) ou Günter Schmidt dont le pseudonyme Grass en dit long sur la teneur de sa production.
Mais ce sont sans doute les anglophones qui se sont montrés les plus imaginatifs. Si Truman Capote prit les précautions nécessaires ou que Paul Austère tente de préserver un semblant de bonnes manières, que penser de Tennessee William (La Chatte sur un doigt brûlant), d'Hemingway (Le Vieil homme et la merde, une initiation à la gérontophilie) ? Pour en rajouter une couche, nous pouvons même nous rendre du côté de la science-fiction. Le Meilleur des immondes nous plonge avec prémonition dans la vie de monstres tels que Dutroux ou Fourniret et 1969 de Georges Orwell nous prédit un retournement des pratiques libidineuses.
Enfin, n'oublions pas les Antipodes et Jane Mander dont un roman fut adapté à l'écran par Jane Croupion sous l'intitulé de La Leçon de pipeau.
Tu écris, tu écris, mais pour faire crier la blonde, même une leçon de pipeau, elle saurait te la donner ;0)
· Il y a plus de 3 ans ·flodeau
"Tout est bon dans le cochon" est à la fois, d'un point de vue gastronomique, une expression louable mais d'un point de vue érotique totalement libidineuse.
· Il y a plus de 3 ans ·daniel-m
Le printemps a été tardif cette année, mais la montée de sève est arrivée je vois
· Il y a plus de 3 ans ·caza
A quoi bon visiter les librairies et les bouquinistes pour dénicher le livre qui fera frémir notre libido ? ici, nous avons menestrel75 et ses innombrables pseudos féminins qui nous tiennent en haleine avec des textes trouvés sur des blogs d'ados acnéiques :)
· Il y a plus de 3 ans ·Edgar Allan Popol
Ah ah, excellent !
· Il y a plus de 3 ans ·petisaintleu
:))
· Il y a plus de 3 ans ·Edgar Allan Popol
Pour Nabokov, le vin russe n'a jamais eu autant de goût que celui de l'eau de Lita, petite source américaine...
· Il y a plus de 3 ans ·effect
Ah, ah, ah ! il nous surprendra toujours le grand Petisaintleu qui manie avec malice et maestria les jeux de mots , tout en faisant appels à des oeuvres littéraires revisitées. Merci à toi de nous faire sourire ! J'imagine que tu a pris autant de plaisir à l'écrire, que nous à le lire :)
· Il y a plus de 3 ans ·marielesmots
Oui, j'en ai mal au poignet.
· Il y a plus de 3 ans ·petisaintleu