Je ne saurai...

Je ne saurai, comme elle, rendre plus bel hommage au lac Baïkal, cette perle enchâssée dans ce si beau pays qu'est la Russie.

Je ne saurai goûter, comme elle, la féerie de cette blancheur glacée de cet immense jardin givré de Sibérie. Traverser son hiver terrible et immuable, insatiable. Univers blanc, parfois cruel, pourtant magique et attirant.

Mais je saurai, en rêve, survoler ces immenses forêts qui le ceignent. Stalactites qui paralysent ses arbres, emprisonnent ses berges. J'y verrai le soleil, bien trop pâle, lutter en vain entre les branches en dentelle des arbres figés là, jusqu'au prochain printemps.

Et j'y verrai ces splendides chevaux, galopant tous en file indienne, se souciant peu des vents si pénétrants, soulevant, juste, une poussière de neige de leurs sabots brillants.

Et je l'y verrai luttant contre l'hiver mordant, soulevant ses eaux en collines de cristaux, mais la glace en aurait fatalement raison, je le sais.

Et, quelque part, le grand félin - le tigre - m'observerait. Personne ne le voit jamais, sauf lorsqu'il est trop tard...

Mais non, décidément non, je ne saurai jamais, car, qui pourrait mieux qu'elle, écrire la splendeur du grand lac Baïkal !!

Non, je ne saurai jamais, sauf m'agenouiller devant tant de beauté !!