Je vous aime, je vous quitte ! Concours LOL

minou-stex

Très cher Giacomo,

Chaque instant passé loin de vous m’est une torture. Je ne vis que pour ces moments où vos yeux sont posés sur moi.

A l’instant où nos regards se croisèrent pour la première fois, je sentis les battements de mon cœur s’accélérer, et je voulus croire que les vôtres joueraient la même symphonie. 

Nous avons dès lors vécu des moments uniques, complices, amis.  Il me semble que des siècles se sont écoulés, l’écho de nos rires résonne encore dans ma tête, la délicatesse que vous m’offrez  à chacun de vos gestes me fait encore frissonner de plaisir.

Vous avez pris du temps, subtilement, vous avez su me rendre impatiente. Je garde la sensation exaltante de votre main frôlant la mienne par feinte inadvertance, puis celle grisante de nos doigts enlacés et de vos baisers espiègles déposés au creux de ma paume avec une audacieuse insouciance.

 J’aurais pu céder mille fois à vos avances, je peux vous l’avouer aujourd’hui comme un regret, mais votre quête du plaisir était plus forte, et vous avez su vous montrer bien inutilement patient, attentionné, et généreux. Tout votre merveilleux talent déployé dans le seul but de me séduire, alors que je n’avais qu’une envie, laisser mes sens prendre le dessus, et vous entraîner malgré vous, dans le tourbillon du désir, de l’instant, et de la passion !

Oui, mon bel amour, je sais qui vous êtes, je le savais avant même de vous rencontrer. Votre réputation n’a d’égal que votre éclat. Mais je voulais défier vos règles, je voulais être, à mon tour, l’objet de votre attention, me laisser bercer par vos discours, et parvenir à m’échapper avec les honneurs.

La jeune fille rêveuse et espiègle que j’étais a fait place à une femme passionnée et hélas amoureuse. Je suis prise à mon propre piège, il est temps que je me retire de ce défi, je ne suis point de taille à en affronter l’aboutissement.  Je ne peux aller jusqu’au bout de cette délicieuse chimère, j’y laisserais mon âme !

Mon cœur, vous m’avez fait vous admirer tellement qu’il me parait aujourd’hui invraisemblable que vos sentiments n’aient pu être qu’illusions et pourtant, je dois mettre fin à cet émoi que je sais unilatéral et vain.

Je souffre de peur et de désespoir. Mon ciel si clair s’est obscurci, de lourds nuages menacent  à présent mon équilibre. Je rêve pourtant de pouvoir vous attacher à moi, mais je suis consciente qu’un jour, fier et rebelle, vous déploierez à nouveau vos charmes pour envouter une autre que moi. Que me restera-t-il alors ?

C’est pourquoi je veux être celle qui, aujourd’hui, prend la décision. La raison me guide, je ne veux plus subir les trahisons de mon cœur. Je ne veux ni mourir de mélancolie, ni pleurer de jalousie en croisant les regards sournois et fielleux de vos futures conquêtes. Je crains de pouvoir commettre quelque acte irréversible et répréhensible. Je dois me protéger de vous, et de moi-même.

Je vous aime et vous comprendrez que je ne peux dès lors que vous quitter.

Je  vous embrasse une dernière fois,  passionnément, adieu Casanova.

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