J'essaye

inta

Des rhizomes enterrés,

Il faudrait arracher ce qui reste planté dans le noir de la terre.

J’essaye, je suis en haut des monts.

Et le vent qui me suit ne touche pas les crêtes.

De tes racines aussi, je puise mon amour

De tes silences qui ne disent que l’âpre et la peur.

De ta bouche muette je prends l'ascèse

De toi, j’apprends.

Près des bruyères, des rivières gelées

Près des soleils qui hurlent, près des songes

J’essaye.

Mon amour, mon amour

La lande m’abandonne à tes gris

Et je m’éloigne sans savoir.

C’est une brume feinte qui m’encercle

Il faut se retenir aux matières

Pour que le corps

Oublié

Ne flanche pas

Allongé sa gravité

Pour ne pas la perdre

Alors que s’écartent les cachets de cire sur le papier

Quand le souffle s’éclipsera

Qu’aucune trace ne résistera

J’essaierai encore

mon amour, mon amour

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