Jungle

Patrick Gonzalez

Aux heures moites, étouffantes,  lorsque le corps meurtri se dissout aux baisers des moustiques. Avides les sangsues, la malaria qui danse, la sueur, le sang qui frappe en cadence. Le cri des singes hurleurs et la faune qui rampe, milliers  d'insectes fous qui me prennent la tête. C'est le bras engourdi, crispé sur la machette, qui ouvre le chemin,   déchire la jungle verte. C'est le sac trop lourd qui blesse les épaules, les heures, les minutes, la marche chaotique vers l'horizon muré.

La halte, enfin , le hamac comme un radeau à la mer végétale, le feu fragile, la nuit bruyante comme un tam-tam, le riz gluant, la cigarette... Sur le sol, luisant, multicolore, un serpent facétieux, ondule, attend son heure..

Signaler ce texte