La femme subtile au sablier

Stéphan Mary

Je passe mes nuits à tes côtés

A te regarder travailler

Toi la fille au regard d’acier

La femme subtile au sablier

Tu arpentes les couloirs

Quand la nuit est bien noire

Tu cherches des yeux quelqu’un

Qui te dirait son besoin

De ne surtout pas juger

Et quand tu l’as trouvé

Tu lui fais comprendre

Qu’il faut redescendre

Qu’en bas un lit l’attend

Que tu as tout ton temps

Le ciel peut bien s’écrouler

La terre s’arrêter de tourner

Le temps peut prendre son temps

Il ne m’aura pas avant

Avant que je ne t’ai dit

Combien je suis ton amie

Je suis la faucheuse qui voit

La mort qui guette aux abois

Sur la vieillesse qui sommeille

Mais tu es là et tu veilles

Je passe mes nuits à tes côtés

A te regarder travailler

Toi la fille au regard d’acier

La femme subtile au sablier

La lumière va s’éteindre

Dans un regard à peindre

Avant que je ne travaille

Contre la vie et ses ouailles

A tes dépends je m’amuse

Tu serais presque ma muse

Toi l’aide soignante de nuit

Des vieux os tu es l’amie

J’ai malgré tout le dernier mot

Notre combat nous porte haut

Tu ne tarifies pas tes heures

Tu travailles vaillante sans peur

Et moi qui ne fais que passer

Sincère je dois bien avouer

Devant autant d’abnégation

Pour toi j’ai de l’admiration

Mais quand je frappe à leur porte

C’est la mort qui les emporte

Ils meurent doucement dans tes bras

Un dernier sourire ici bas

Je passe mes nuits à tes côtés

A te regarder travailler

Toi la fille au regard d’acier

La femme subtile au sablier

Patiente j’attends mon heure

Agacée je veux voir leur peur

Mais tu es là bienveillante

Et ta gentillesse me hante

Car tu es le contre pouvoir

Qui repousse la nuit noire

Or je ne peux pas m’empêcher

Un simple instant d’imaginer

Qu’avec un peu d’inspiration

Je peux t’aimer à profusion

Toi l’aide soignante de nuit

Tu es ma pire ennemie

Avec brio tu scrutes

Contre la mort tu luttes

Tu arpentes les couloirs

A l’aune du dernier soir

Le ciel peut bien s’écrouler

La terre s’arrêter de tourner

Ils meurent doucement dans tes bras

Un dernier sourire ici bas

Et tu es là bienveillante

Mais ta gentillesse me hante

Je passe mes nuits à tes côtés

A te regarder travailler

Toi la fille au regard d’acier

La femme subtile au sablier

  • Ce texte me prend les tripes, car j'y suis passée tout près des deux!!!Merci pour cet hommage à des soignants qui le méritent, malgré la déconfiture hospitalière!

    · Il y a environ 11 ans ·
    13335743 1312598225434973 3434027348038250391 n

    Colette Bonnet Seigue

  • Bonsoir Stephan,

    La mort restera toujours la plus grande traîtresse de la vie, mais en vainquant le corps, elle rend l'âme immortelle !
    Une belle réflexion sur l'ultime combat à mener.
    Merci Stephan pour ce partage sur un sujet difficile.
    Cinq coeurs et coup de coeur pour moi.
    À bientôt de te lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a environ 11 ans ·
    Icone avatar

    Paul Stendhal

  • Bonsoir Stephan,

    La mort restera toujours la plus grande traîtresse de la vie, mais en vainquant le corps, elle rend l'âme immortelle !
    Une belle réflexion sur l'ultime combat à mener.
    Merci Stephan pour ce partage sur un sujet difficile.
    Cinq coeurs et coup de coeur pour moi.
    À bientôt de te lire.
    Bien amicalement.

    Paul Stendhal

    · Il y a environ 11 ans ·
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    Paul Stendhal

  • très bel hommage !

    · Il y a presque 12 ans ·
    Default user

    tendresse

  • Oui ces femmes de la nuit qui sans relâche arpentent les couloirs et les espoirs désespoirs des malades tiennent tête à la mort moche et noire qui n'en revient pas de tant de dévouement ! la douleur et la peur de toutes les couleurs s'apaisent à leur vue ! Hommage bien en chair d'amour !

    · Il y a presque 12 ans ·
    Ma photo

    theoreme

  • Bel hommage à ces femmes qui se vouent aux autres et où la grande faucheuse aurait presque de l'empathie pour elles ! Joli

    · Il y a presque 12 ans ·
    Pascal 3 300

    Pascal Germanaud

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