La légéreté des choses.
janteloven-stephane-joye
Sa tête dit non, mais son corps fait le contraire
Elle est au diapason de l’homme qui la desserre
Ou plutôt qui l’enserre, dans une étreinte décidée
Le manque a ses enfers, la morale ses ratés
Elle ne pense plus à rien, sinon à son plaisir
Où dans le va et vient, il comble son martyr
Sans plus de sentiments, se dit-elle, libérée
Ainsi se dédouanant, d’un amour séquestré
Trahissant ce qu’elle est ou qu’elle pensait être
Ses paroles délitées sous les feux du paraître
Ce n’est rien qu’un accord, un moment hors de soi
A l’envers du ressort, qu’elle a à son endroit
Se plait elle à se dire, alors même que sa langue
Se perd aux repentirs, de ces maux qui l’haranguent
Une volute de parfum, ses reins qui se creusent
Serait il si malsain d’orner ces vareuses
De quelques jouissances, de besoin d’abandons ?
Quand bien même sa transe au dégout se morfond
Quand bien même s’abiment, son image et ses mines
A mesure que s’animent ses caresses félines
Elle se donne, il l’a prend sans rien lui demander
L’opposé l’est autant, comment se l’avouer ?
Si ses lèvres ont le goût d’un jeu de soumission
Son bassin d’un à coup, s’approprie leur onction
Car c’est elle qui choisit, lui, il n’est qu’un homme
Il dira toujours oui, continuel axiome
Si l’après est cruel, de remords et de vide
Elle n’en est pas moins belle et son corps se débride
Oubliant un instant, ses préceptes érigés
Comme de grands serments, aux clameurs éhontées
Il remplit consciencieux son exquise besogne
Prenant soin de ses vœux, soulageant sans vergogne
Leurs désirs latents et sa peau qui frissonne
Emportée par le vent de leurs râles isotones
Sa froideur, sa distance ont volé en éclat
Le temps d’une clémence, à l’honneur narquois
Elle l’embrasse un peu plus, sans passion paraît-il
L’amitié a ses us, ses coutumes infertiles
Rien de grave après tout, qu’un peu de libation
A l’ivresse taboue, aux miroirs de plomb
Elle le sent aux frontières, de séismes divins
Ses cuisses sont de lierre et s’unissent au malin
Qu’elle dépeint quelquefois, quand ses mots sont trop durs
Qui l’emmène aux trépas, en cette onde luxure
Il sera temps plus tard, d’avoir quelques regrets
Ou du moins des égards à sa moralité
Si d’ailleurs il le faut, elle n’en est pas très sûre
L’absence a pour fardeau de brulantes ratures
Son ami-ennemi la rejoint aux édens
Son cristal s’est terni aux confins de l’hymen
Que pourrait-il bien dire de cette pulsion intime
Qu’elle gagne en soupirs ce qu’elle perd en estime ?
Ou que l’on a qu’une vie, qu’elle ne fait rien de mal
Qu’il est plus qu’elle ne dit ou que ça lui est égal
Pour autant pas besoin, de mettre au pilori
Son mica, son destin, sa vertu même aussi
Tandis qu’il se retire de l’étreinte informelle
Son si mesquin sourire souille sa larme vénielle
Car là sous la détresse d’une si naïve prose
Sans complexe, se dresse la légèreté des choses...
CDC, avec admiration...et le titre est si exquis!!!
· Il y a environ 12 ans ·je fais des trucs plus compact!!
l'animelle
lanimelle
Inconditionnellement admiratif!
· Il y a environ 12 ans ·yan--2
Seulement 24 lectures ? CDC
· Il y a environ 12 ans ·helenac
Sans mots, sans voix, superbe !
· Il y a plus de 12 ans ·myos
un très beau texte, où sensualité et états d'âmes se mêlent dans cette étreinte si forte.
· Il y a plus de 12 ans ·Les vers sont d'une belle musicalité et le rythme fluide et ondoyant.
J'aime beaucoup.
bleuterre
...z'êtes trop gentils...
· Il y a plus de 12 ans ·janteloven-stephane-joye
tu es surpris si je te dis que j'aime?
· Il y a plus de 12 ans ·je suis une inconditionnelle de ton écriture. j'aime te lire, c'est indéniable...
tes vers ouvrent les portes de mon esprit...
Karine Géhin