La nuit me nuit

D'une traite, de 23:36 à 01:07 à la comtoise. Je me suis même payé le luxe de faire une grasse mat' de six minutes. Il n'y a pas à dire, on se sent un autre homme après une bonne nuit de sommeil. Une autre femme, si on en était déjà une bonne-femme, avant. Oui, le sommeil ne change rien pour le sexe, mesdames. Il ne faut quand même pas rêver… désolé.

Tiens, en parlant de rêve, comme tout le monde rêve, c'est papa Freud, himself, qui l'a dit, quand on dort peu, on a plus de chance de s'en souvenir, car il faut que le sommeil paradoxal ait une brève contiguïté temporelle avec le réveil matinal, pour ne pas être perdu dans les limbes du sommeil. Selon son idiosyncrasie (toi, même !), de deux à quinze minutes, chrono. Ce qui est bien dans le rêve, c'est qu'il vous raconte la genèse de la Terre, de la Galaxie, de l'Humanité, de l'Univers, en deux minutes. Le rêve, c'est l'anti Polpol assuré. De plus, ça vous laisse du temps libre pour vos insomnies.

Cette nuit, j'ai rêvé que j'étais une gonzesse… non ! Je ne parle pas de l'expression machiste… je parle, d'une vraie bonne-femme, toute en cul et en nichons et quitte à  être une femme, j'étais une femme canon… mais non voyons, pas celle de la foire du trône, non plus… un top model, quoi !

Eh bien, j'étais tout chose en me réveillant, troublé l'Hervé qu'il était. Ouf ! Ce n'était qu'un cauchemar, je peux arrêter de me tripoter, alors !

Comme j'ai passé une bonne nuit de sommeil, je me sens en pleine forme pour entreprendre de grandes choses, ici-bas, pour la France d'ici-haut. Tiens, comme de nettoyer mes toilettes qui commencent à ressembler aux trucs qu'on y dépose.

Mais cela, je le ferai plus tard, car je vais profiter d'avoir les idées claires, comme mes urines au dernier contrôle anti dopage d'herbes de Provence, pour continuer sur le rêve.

Le processus le plus étrange dans le rêve, le plus perturbant, le plus trop top, est peut-être celui de la condensation.

Celui où tout en étant soi, on est un autre en plus. J'oublie celui où on est aussi une autruche, pour rester que sur de l'alter-ego.

Une fois, mais ça fait très longtemps, il y a prescription… j'étais amoureux. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu intimement cet état particulier de l'intérieur où tout se résume obsessionnellement à l'autre. Instant euphoriquement magique où sa vie n'a de sens qu'avec l'être aimé,  Aragon écrivait : « Je suis toi, par où je te touche… »  oui , je sais, c'est beau, mais surtout c'est vrai !

Figurez-vous, que durant cette période, je fis un rêve de condensation où j'étais « Moi » et j'étais « Elle » dans le même temps, dans le même lieu, dans la même personne. Eh bien, ma flamme pour cette femme, c'était éteinte. Car à moins d'être atteint de narcissisme grave aigu, il faut être deux différenciés pour s'aimer, même si on a l'illusion de ne faire qu'un.

Heureusement au réveil, le rêve prend fin avec tous ses affects.

OUF ! Elle n'aurait pas compris que je ne l'aime déjà plus après seulement trois jours d'union follement passionnelle. Car comme tout le monde le sait, l'Amour ne dure qu'un temps. Un an, si on vit ensemble, plus, si on a des adresses séparées, une vie, s'il n'est qu'épistolaire, platonique et virtuel*.

*Ce ne sont que des estimations moyennées. (Source « Mode et travaux »)