La ruche

Marie Cornaline

Contribution au concours de poésie TV5 monde pour la semaine de la langue française 2013.

Les dix mot imposés : atelier, bouquet, cachet, coup de foudre, équipe, protéger, savoir-faire, unique, vis à vis, voilà.

Un vis-à-vis d’indifférence,
Aux abords de leur atelier,
Nous oublions leur existence,
Jusqu'à ce qu’elles osent bourdonner.

C’est alors que nos cils d’un battement cynique,
Dessinent à nos regards un essaim homogène,
Pour cacher à nos cœurs le caractère unique,
De chacune de ces vies que le labeur enchaine.

Nous dégustons souvent et par bien des manières,
Sans se poser de question le fruit de leur savoir faire,
Et le prix de nos choix et des chasses aux trésors,
Entrainent peu à peu ces équipes à la mort.

Voilà leurs garde-fous en costard sans cachet,
Un régiment armé d’un bouquet de mesures,
Une gerbe de chiffres qui assurent protéger,
De tous les aléas leur vie et leur masure.

Mais pourtant il suffit d’un léger coup de foudre,
D’une action altérée comme une goutte de poison,
Pour que la vie de la ruche se voit réduite en poudre,
Ses éclats d’alvéoles fuir vers d’autres horizons.

Dans ce monde léonin loin de l’happy culture,
Les profits acérés ne tuent pas que la nature,
Et si mes propos lissent d’amour l’analogie,
C’est pour nos ouvrières qui se meurent aussi.

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