La tempête.

Yvette Dujardin

Voici le vent qui amoncèle, de gros nuages,

Qui déchirent, se divisent, en souffles lourds ;

Rageusement, le vent sauvage en avalanche,

Rafle les feuilles mortes des arbres, alentours.

Le vent mord, dans les branches, des nids d’oiseaux,

Agressivement, le vent d’hiver, en Décembre

De haut en bas, à travers airs, comme un fléau

Sinistre, fauche ou plie, sauvagement les arbres.

Soudain, les gros nuages, s’effondrent, éclatent,

Et des trombes d’eau, s’abattent au dessus des têtes,

Les gens s’affolent dans la rue, les parapluies se retournent,

Cataclysme sur les pavés, la tempête est à la fête.

Le ciel, assombri, à coup d’éclair apocalyptique

Pactise avec le tonnerre, cette nuit de démence,

Tel des piques, la terre est en feu, le ciel électrique,

Au travers des nuages noirs, tout se démembre.

Le long de la digue, la mer accourt, enfle, jette

Un énorme vague, emportant un pauvre passant.

Les bateaux, rentrés, dès le début de la tempête,

Mais les flots, en courroux, les battent en les brisants.

Puis les rouleaux de la mer s’épuisent sur la côte,

La tempête, se calme puis se lisse, les noirs nuages

Se délient, la clarté revient, humblement, falote,

L’océan, a eu sa part de vie, dans sa rage.

Sur terre, le vent des peurs et des tempêtes,

N’en pouvant plus, dans les chaumières,

Les pauvres gens, terrés comme des bêtes,

Près de la cheminée, se remettent de leurs prières.

En hiver la terre dort, attendant le printemps

Les feuilles mortes, patientent d’être ressuscitées
Mais le soleil d’hiver, pâle et doux, prend son temps,

Vient tard et part de bonne heure, dans sa voie lactée.

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