larme de pluie

Dites, vous avez remarqué comme une petite bougie

Placée au coin choisi, d'une pièce dans le noir,

Toute fragile, vacille, prend dans ses bras la nuit,

Chasse des coins d'ombre les méchants cauchemars.

Une petite bougie,

C'est plein d'espoir...

Lui, il a pu voir ses larmes, perler doucement sans bruit

Couler chaudes et salées aux portes de son âme,

Dans l'instant de bonheur où les corps s'enflamment,

Saviez-vous que les arbres pleurent après la pluie ?

Sur son cœur en murmure il lui souffla : tu sais,

Les larmes de bonheur ne sèchent jamais

Elle aime les grandes rides qui racontent des histoires,

Quand l'intérieur grandit et que l'écorce se fend,

Elle y trouve le passage aux pages d'un autre temps,

Entendez-vous pleurer les arbres dans vos mémoires ?

Sûrement,

C'est une chance encore de le pouvoir.

L'orage dans la forêt sème les miroirs du ciel,

Elle s'y promène seule, hier comme aujourd'hui,

La roue tourne, le passé lui, retient l'essence-ciel,

Saviez-vous  l'herbe aussi qui pleure après la nuit ?

C'est l'oiseau qui lui a dit

En virevoltant près d'elle.

Elle voulait des adieux, dernière touche, dernier regard,

Pour sectionner les chaines loin derrière son départ,

Lui sait ses yeux encore tendus au quai de gare,

En demande des mots qui ne diraient qu'au revoir.

D'une falaise en hauteur,

Seul, on entend la plaine de la mer qui pleure

On s'attache on se détache on allume des brasiers,

Même le fil rompu il traine encore des nœuds,

On les garde pour un jour fatalement les dénouer,

Elle va souvent entendre les cendres pleurer le feu

Elle avait sourit

Quand il lui avait dit :

"Depuis toujours on sait que rien ne dure toujours,

Les espoirs qu'on dit haut on les projette vraiment,

J'ai dit vrai chaque fois que j'ai parlé d'amour,

Et ça n'est pas moins vrai même si l'avenir dément,

Il y a juste que parfois le grand écart du temps

Pose de fortes armures aux plus beaux sentiments"

Maintenant, elle s'habille d'éclats de petite bougie,

Et foule pieds nus matin l'herbe qui a pleuré,

Elle sourit aux étoiles au cœur de la forêt

en écoutant les arbres pleurer après la pluie,

En attendant la mer,

Qu'un jour elle ira voir pleurer sur ses hier.