Le Pantin

Martine Périat

Le Pantin

 

Mes pensées se bousculent,

Une sensation de trop plein

Une inflammation de mes circonvolutions

Engendre un abcès.

Prêt à se gâter

Juste appuyer,

Légèrement,

Une plume se pose

Et crac

Ma carcasse se disloque.

Comme un pantin désarticulé.

Mes yeux tombent dans ma bouche,

Histoire de donner du goût à ma vie

Mes dents entassées pèle mêle dans deux orbites se dirigent vers le cerveau.

Mon nez offre ses trous aux oreilles,

Pour mieux sentir l'entente.

Ma jambe droite crochète mon bras,

Qui en faisant un bras d'honneur au néant

Verra mon pied s'élancer vers mon postérieur.

Ma langue s'allonge en direction d'un public tout à fait banal.

Tex Avery m'aurait dit

"Au pays des non dit "

Tu serais mon Alice.

Après tout l'image de mon moi ...est quelque peu originale,

Le sang dessus est dessous

Et mes dessous en dessus.

Assurément je vous le dit,

Si les rires ne fusent pas.

Je suis prête à me couper la vie.

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