Les ados, les mécocs et les psys

divina-bonitas

Témoignage

Chaque jour ou presque je reçois en consultation des ados, pour des questions d'orientation scolaire.


J'entends à cette occasion leur mal-être, leurs angoisses, leurs peurs, leur détresse et même ce qu'ils ont du mal à verbaliser, comme j'entends des parents, perdus, égarés, inquiets, déboussolés, ne sachant plus à quel Saint se vouer.


Et puis j'apprends que les enfants sont suivis depuis des années parfois par des blouses blanches et des thérapeutes divers, des gens qui posent des diagnostics variés, qui hésitent, un poil d'hyperactivité, un peu de troubles border-Line, un soupçon de rébellion adolescente, quelque bipolarité voire des troubles du comportement, spécialistes qui font parfois des ordonnances de cachets, cachets pas toujours efficaces d'ailleurs...le mal résiste. 


Ma méthode est différente; je ne suis pas là pour jeter la pierre à quiconque mais pour comprendre ce qui se passe vraiment et orienter l'enfant de façon concertée.


Et là, je découvre souvent le mal-être des parents, ce qui se cache dans le présent ou le passé familial, cocktail récurrent et explosif de viols, violences diverses dont verbales, abandons, rejets, frustrations, inceste consommé ou climat de, perversion narcissique, dépression chronique, IVG cachés, deuils enfouis...parfois sur plusieurs générations.


Je la comprends bien toute cette souffrance tue des adultes, qui serrent les dents pour continuer à tenir debout, avancer coûte que coûte, faire comme si tout allait bien ou presque, aller travailler, tenir la maison, prévoir les vacances, trouver des solutions pour un de leurs enfants "malade" servant en réalité de catalyseur, de symptôme, couvert d'eczéma, mangeant trop ou pas assez, dépressif, tremblant de toutes parts, insomniaque, phobique...


Le souci est que ce sont rarement les parents qui consultent des thérapeutes dans ce genre de cas parce que l'idée est encore trop répandue que les psys "c'est pour les fous" et puis parce que vu de l'extérieur, les parents semblent tout à fait comme il faut, quand l'enfant lui "va très mal c'est évident". Parfois  tristement les parents se contentent de prendre des anti-dépresseurs aux vertus de cautère sur une jambe de bois, trainant leur peine et leur enfant malade, tel un radeau prenant l'eau et descendant des rapides de façon incontrôlée. Ils se désespèrent tandis que leur gamin coule à pic.

Et les thérapies des enfants piétinent parce que le mal n'est pas le leur. Eux décrivent des symptômes en se triturant les méninges dans des confessions vides d'objets significatifs, sans dire la cause d'un bazar ancestral et transgénérationnel qu'ils ne connaissent pas pour la bonne raison qu'on ne le leur a jamais dite ou qu'on leur cache, sciemment ou pas.


Ce qui est incroyable est de constater les bienfaits de la vérité, combien quelques mots sincères et justes, apaisés et humains, délivrent l'enfant et les parents de souffrances quotidiennes, combien les visages s'ouvrent et comment de belles énergies reviennent chez tout le monde.


Est-ce si difficile de rechercher la vérité et de la dire? Pourquoi la vérité fait tellement peur à beaucoup? 

Pourquoi est-ce que ce sont les enfants qu'on envoie consulter très souvent alors qu'ils ne sont que les porteurs innocents de croix d'adultes? Parce qu'il est plus facile de traiter le symptôme que le mal à la racine? Sauf que ça ne marche pas ce genre de méthode. Pour qu'un arbre neuf pousse à la place d'un vieux mort, il faut dessoucher, remettre un terreau sain au cœur d'un trou débarrassé de ses vieux cailloux et moisissures diverses.


Je sais bien qu'une grande partie de cette situation est due à la culpabilité que peuvent porter les parents, aux regards soupçonneux jetés par certains. Alors il faut pouvoir les aider sans les culpabiliser. C'est contre-performant. Je ne le fais jamais. Eux aussi sont souvent des victimes et ont droit à leur vérité, à se réparer, à être entendus avec compassion et humanisme, loin de tout jugement, à être guidés sur un chemin qui peut les paniquer. Ce sont eux majoritairement qui détiennent les clefs de leur mieux-être et de celui de leur enfant alors s'il vous plait, thérapeutes en tous genres, soutenez les parents avec bienveillance et aiguiser vos sens s'il vous plait.

Un gamin qui pète un câble à 17 ans en terminale S n'est pas né malade même si ça arrange tout le monde de le croire. J'aurais voulu vous le dire docteur avant que vous ne l'enfermiez en H.P pour le restant de ses jours en lui lavant le cerveau à grands renforts de chimie, que son père le battait depuis l'enfance, le grand directeur avec son gros diplôme d'ingénieur. Quelle était sa souffrance à lui pour en arriver là? Et celle de la maman qui a laissé faire sans rien dire? Qui leur a posé la question?

Une gosse de 14 ans habillée trop court et maquillée comme une péripatéticienne manifestant des gestes de séduction exacerbés à l'égard de la gent masculine a un gros souci. Papa la caresse docteur! Oui, oui, le paternel dans son costume 3 pièces la prend pour sa petite femme. Ne croyez-vous pas que ce monsieur a un problème et qu'il faudrait l'aider? Et la maman qui n'arrive pas à faire cesser ce manège incestueux? Qui les écoute?


Si on aidait humainement les parents en souffrance en s'abstenant de leur jeter la pierre, ne croyez-vous pas que ça irait mieux?




  • Ce que je me dis, et c'est la lecture comme l'expérience, c'est finalement que s'en prendre à l'avenir qu'on devrait protéger, c'est parfois involontaire. Faut de la conscience pour comprendre que nous forgeons autant avec nos blessures qu'avec nos valeurs et nos désirs. Et la conscience ça s'éduque.
    Quant à ceux qui sont volontairement infâmes, pour avoir vu de drôles de choses dont on se remet pas, sincèrement, on pendait autrefois pour moins que ça.

    · Il y a environ 6 ans ·
    Vie1

    thib

  • Je ne suis pas persuadé que cette génération de "parents", souvent plus obnubilée par son apparence et son train de vie, prête vraiment attention à la "détresse" de ses enfants, car en réalité, elle n'en a souvent que faire. C'est ce que je ressens pour le peu que j'en perçois dans mon entourage.

    · Il y a environ 6 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Je ne sais pas si c'est une question de génération. Je me souviens d'avoir gardé il y a des années des enfants en grande souffrance. L'ainé s'est suicidé il y a 30 ans et son père doit avoir maintenant 85 ans. C'était un type violent qui battait sa femme et était très obnubilé par ses signes extérieurs de réussite.

      · Il y a environ 6 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

    • Ce n'est certainement pas nouveau et cela a toujours existé je pense, fabriquant suicidaires ou génies créatifs. Je trouve affolant que ce phénomène grandissant ne fasse pas plus réagir, comme si notre société se cachait derrière ses failles. C'est inquiétant !

      · Il y a environ 6 ans ·
      Gaston

      daniel-m

  • Je suis assez "choqué" par l'ampleur et la gravité de ce témoignage qui me touche. Je ne pensais pas que la société allait aussi mal que cela et que "Sucker Punch" n'était pas qu'un film !

    · Il y a environ 6 ans ·
    Gaston

    daniel-m

    • Daniel pardon mais malheureusement, la situation est assez critique et il n'y a pas grand monde pour le dire et essayer de résoudre le problème, d'autant que le clientélisme fleurit ici ou là...qui n'a pas forcément intérêt à ce que ça s'arrange. Il suffit généralement de travailler au plus près des gens pour s'en apercevoir...demandez à des policiers, des infirmiers, des sages-femmes, des bénévoles d'associations caritatives...Si l'on observe sa propre famille, c'est bien souvent qu'on sait qu'il y a un truc qui cloche mais Noël approche alors il faut se taire encore...et ceux qui parlent s'en prennent plein la figure.
      Il y a beaucoup de jeunes en détresse y compris dans les milieux soi-disant aisés. L'argent ne s'accompagne pas toujours de sens psychologique.
      Merci de votre lecture et commentaire.

      · Il y a environ 6 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

    • Daniel pardon mais malheureusement, la situation est assez critique et il n'y a pas grand monde pour le dire et essayer de résoudre le problème, d'autant que le clientélisme fleurit ici ou là...qui n'a pas forcément intérêt à ce que ça s'arrange. Il suffit généralement de travailler au plus près des gens pour s'en apercevoir...demandez à des policiers, des infirmiers, des sages-femmes, des bénévoles d'associations caritatives...Si l'on observe sa propre famille, c'est bien souvent qu'on sait qu'il y a un truc qui cloche mais Noël approche alors il faut se taire encore...et ceux qui parlent s'en prennent plein la figure.
      Il y a beaucoup de jeunes en détresse y compris dans les milieux soi-disant aisés. L'argent ne s'accompagne pas toujours de sens psychologique.
      Merci de votre lecture et commentaire.

      · Il y a environ 6 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

  • La psychogénéalogie commence à montrer son utilité.
    Repérer le noeud, le problème familial, écouter, parler, Ouvrir la fenêtre. Oui ! Mais, ce qui est terrible, c'est que, durant des années de silence coupable, l'enfant a été abîmé, durablement.

    Toutefois, j'ai (à tort ?) du mal à excuser le silence du conjoint témoin passif de ces abus.

    · Il y a environ 6 ans ·
    Oiseau... 300

    astrov

    • Oui souvent et tristement l'enfant est en souffrance pendant longtemps. Je ne sais pas s'il faut excuser le silence ou les attitudes de certains parents, mais le fait de ne pas les écouter et les comprendre revient à condamner l'enfant en quelque sorte...Ce qui m'agace le plus est de tendre la main à certain(e)s qui ne veulent pas la prendre. Évidemment, on ne peut pas obliger un adulte à se faire soigner tandis que l'enfant mineur n'a souvent pas le choix.

      · Il y a environ 6 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

  • Absolument, mettre des mots sur les choses, être dans l'empathie, la meilleure des thérapies.. .

    · Il y a environ 6 ans ·
    W

    marielesmots

    • Oui, oui, oui...il faudrait que...

      · Il y a environ 6 ans ·
      Img 1518

      divina-bonitas

  • On m'a envoyé chez le psy, je lui ai demandé pourquoi j'étais en face de lui, il n'a pas voulu répondre... Alors je lui ai dit que je ne parlerai pas avec lui, que ma mère était autant que moi à remettre en question et qu'il fallait qu'elle aussi soit là. À la fin de la deuxième séance silencieuse, il m'a dit de ne pas revenir.

    · Il y a environ 6 ans ·
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    Pawel Reklewski

  • oui, oui, trois fois ! Je fais suivre

    · Il y a environ 6 ans ·
    Autoportrait(small carr%c3%a9)

    Gabriel Meunier

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