Les mots, sombres et terribles.

poulpita

Des mots sombres et terribles me cisaillent. De la nuque aux tripes. Quelque part, près du nombril. Il y a un nid. Ça fourmille. Je sens leurs petites pattes. Il y en a des pointus, des lourds, des clandestins - les pires - habitués à vivre cachés, rampant.

Ils me cisaillent, me traversent, se jouent de moi. Profitent d'une égratignure, d'un titubement, se précipitent sur la plaie. Et piaillent. Ils veulent sortir. Parader. C'est mon heure, disent-ils. C'est mon moment. Non. Pas maintenant, leur dis-je.

Alors, ils se vengent. Percent des tunnels. Enlacent ma gorge. Subtilisent un sens. Et. Vaincus par le silence, repoussés par la discipline, ils cèdent. Se rangent et s'entassent. Oisifs et narquois. Jusqu'au prochain naufrage.

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[photo credit: mll en creative common

http://www.flickr.com/photos/_mll_/3372027005/]

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