Les voisins

Putain, les sales bêtes ! Mais on est obligé, pour la sécurité, vous comprenez.

Comme mon jardin jouxte la limite de propriété de... enfin il est mitoyen avec celui de mes nouveaux voisins, quoi, j'ai profité de l'opportunité qu'ils soient dans leur jardinet pour les importuner.

-         Alors, les voisins, heureuses ?

-         Ecoutez, c'est la première nuit que l'on passe ici et on a très bien dormi

-         On ne vous pas trop dérangé, j'espère, pour le bruit, car nous, ma femme et moi, la nuit, on ne se gêne pas, ça y va ! Ça pour y aller, ça y va ! J'vous dis pas. Enfin si, j'vais vous le dire un peu quand même, autrement il n'y aurait pas d'histoire et mes lecteurs vont m'en vouloir. Mais rien de sexuel, rassurez-vous. Non ! Nous, on s'balance des assiettes sur la tronche. Oui, les casseroles aussi. Vous savez les lourdes, celles qui assomment un bœuf au court-bouillon en pleine course et qui font le bruit du mur du maçon quand elles tombent ? Bref, c'est la fête, quoi, à la maison !!! On se croirait au ball-trap.

D'ailleurs, remarquez qu'à ce sujet, la dernière fois, j'l'ai ratée l'assiette, par contre pas raté, la Germaine, en pleine poire, éclatée, puzzlerisée. Les flics cherchent encore les dernières pièces. Un vrai carnage-massacre à la chevrotine n° 8 ! Ils ont promis de m'en faire un canevas, sympas les flics. En attendant, il faut que je repeigne en rouge tout le salon, ça va jurer, non ?

Mais s'il vous plait, restez discret avec les autres voisins, tous des malades, des toxiques, des pervers, des obsédés, des sociopathes-psychopathes-épluchepatathes ! Comme je n'ai rien dit aux flics pour le ball-trap, c'est interdit en intérieur, y'aurait toujours un de ces pourris d'voisins pour me dénoncer, tous des corbeaux, vous dis-je.  

C'est à ce moment-là, que ma charpente émouse a choisi de faire inopinément son entrée.

-         Rentre à la maison, tout de suite, Hervé, tu as une machine à vider, un aspirateur à passer, des carreaux à laver, le diner à préparer et après tu me feras l'amour.

-         Excusez-moi, messieurs-dames, je dois vous laisser, mon épouse a besoin d'une petite assistance technique. Ah, ces femmes et le bricolage ! Donc, je pense l'avoir raté finalement. Mais qui ai-je bien pu tuer, alors ? J'espère que ce n'est pas une personne de votre entourage familial, ce serait préjudiciable pour la future entente cordiale à venir.

ATTENTION !  Je suis obligé, par la loi, de vous prévenir que ce texte comporte un piège, un mouchard, une balance, un cheval de Troie, une webcam.

Je verrai si vous avez tous, bien tout lu, calmement jusqu'au bout.  En vérifiant dans les nombreux commentaires qui ne manqueront pas de perler comme une grappe d'hémorroïdes baignée de rosée matinale.