L'essence du voyage ~ Nauplie ~ Extrait II
lilii
Athènes transpire. Athènes suinte, de vendeurs de rues, d'olives aux herbes, de ruines majestueuses et d'odeurs ensoleillées. Athènes a trop chaud et sur ses innombrables balcons en ferraille comme des petites lucarnes vitales, chacun cherche plus haut, une bulle d'air, l'oxygène d'ambroisie.
On se réfugie dans les musées, essorés comme des aventuriers, où l'on découvre l'art grec, de la poterie aux colossales statues, et on se demande encore comment l'inspiration a t-elle fait pour enivrer leurs esprits et façonner leurs mains.
Athènes, c'est aussi le détail, milles herbes folles qui se dandinent, des coquelicots insolents qui caressent les statues courbées. Rien n'est complètement linéaire ici, et des chemins se créent d'eux -mêmes pour chatouiller la logique des paysagistes.
On ne quitte jamais vraiment Athènes, elle demeure dans nos vêtements dans cette odeur particulière mêlée de terre, de pierres chaudes, celle de l'essence du voyage.
Une fois quittée définitivement, s'étale la route pleine de promesses, un diapositive d'images bousculées, de couleurs inconnues et d'atmosphères picturales.
La côte nous suit, nous surprend entre deux falaises avec son miroir bleu azur et des champs d'oliviers, vert de gris, comme des arbres glacés s'étalent et répondent aux orangers alignés, comme des petits paradis parsemés sur la route tels des mirages, des cartes postales égarées.
Quand la route s'arrête, c'est le soir qui tombe. La ville de Nauplie (Nafplio) ne se délivre pas tout de suite, elle est comme une femme, dévoilant mille visages selon la lumière. Elle se découvre dans plusieurs circonstances et se dévoile le soir, entre deux bougies.
Nauplie, c'est toutes ces ruelles en quinconces, un labyrinthe majestueux ponctué de bougainvilliers. C'est la ville de la dimension, avec des escaliers qui permettent tantôt de toucher les nuages, protégés dans une forteresse antique ou tantôt de s'inviter sur les quais où l'on s'enfonce les pieds dans l'eau.
Au baiser du soir qui tombe, on s'etouffera du vent tiède qui fouette le visage, devant une mer brillante pointée de bouées multicolores comme si les déesses grecques avaient perdu leurs perles des cieux.
Le soir, on s'assoit à une table devant la foule qui danse sur la grande place. Les rues poudrées de lampions, Nauplie se transforme en un carnaval de silhouettes dans lesquelles aisément, nous nous fondons, errants et ivres, embarqués dans le rêve.
Merci pour ce très beau voyage d'écriture qui m'a complètement fait partir.
· Il y a presque 11 ans ·valjean
j'aime bien ta plume..
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Par conte Nauplie, je ne connais pas, ton texte donne envie d'y aller...
· Il y a presque 11 ans ·arthur-roubignolle
Je connais Athènes, et je m'y suis retrouvé. Il parait qu'avec la crise il n'y a plus toutes ces voitures, cette circulation infernale qui reste aussi un souvenir de cette ville superbe
· Il y a presque 11 ans ·arthur-roubignolle
C'est très joli, un très beau coup de plume !
· Il y a presque 11 ans ·Al'
Beau voyage! Belles impressions ressenties! (J'espère qu'il n'y aura pas trop de vaisselle cassée..).kiss
· Il y a presque 11 ans ·vividecateri
magnifique!
· Il y a presque 11 ans ·Lou
"Des cartes postale égarées", j'adore, quel jolie texte!
· Il y a presque 11 ans ·parismrs