L'été m'a tuer...

"T'as posé tes congés pour cet été ?"

"Tu pars où cet été ?"

" T'as commencé ton régime pour cet été ?"

"T'as acheté ton maillot pour cet été ?"

"T'a réservé ta location pour cet été ?"...

.... Mais p****n de b****l de m***e,  vous allez me lâcher avec l'été ??!!

L'été, il fait trop chaud, les sièges de la bagnole vous collent aux fesses, il y a des guêpes, des moustiques et des touristes,  la glace à la vanille décongelée-recongelée-prête-à-vous-coller-la-turista  se vend au prix du caviar, les parkings sont bondés, les plages pareil, et du reste, parlons-en de LA plage!

Une fois que vous aurez laborieusement trouvé une place (en vous cramant les pieds sur le sable brulant au passage) entre une famille bruyante de beaufs rouge tomate dégoulinants de crème solaire et une vieille peau recuite qui vous expose sans complexe ses plis retendus sous le nez, il faudra encore slalomer pour atteindre un petit morceau de mer, et avoir le bonheur de vous baigner dans le même jus que les dizaines d'autres couillons, qui oui, il faut le savoir, auront sans doute eu envie de faire pipi plein de fois depuis le matin, ne se seront peut-être pas lavés depuis la veille, auront sué, rincé leur indice 30, et excrété des substances diverses et variées aux alentours, le tout au milieu d'une cacophonie de cris et de hurlements encore moins mélodieux que ceux d'un  goéland atteint de laryngite aigue.

L'été, des milliers de visiteurs défigurent le moindre monument comme de monstrueuses verrues sur patte, mon resto préféré me fait attendre des plombes avant de me servir, ma ville ne m'appartient plus, mon chien bave, mes aisselles sont moites, et j'ai les pieds qui gonflent.

L'été, des jambes trop blanches s'exhibent, parées d'immondes sabots plastiques multicolores, le mauvais goût prend valeur de référence, et l'odeur des merguez trop grillées se bat en duel avec celle des déos bon marché.

L'été, je bosse, je ferme mes volets, et j'attends que ça passe.

Et en Septembre, promis, je prends des vacances.