Ouvertures faciles

le-fox

Pourquoi tant de haine ? On veut me faire craquer, ou quoi ? Je veux dire, pourquoi est-ce qu’une bande de sadiques s’amuse à me pourrir la vie ? Passe encore le type qui tous les matins, dimanches inclus, trouve rigolo de jeter son verre dans le container situé à l’aplomb de ma fenêtre. Celui-là, je vais me le choper et me le passer aux sévices, un de ces quatre. Non, je veux parler des tordus qui ont inventé les « ouvertures faciles ». Parce que face à l’ouverture facile, la femme – l’homme aussi, rigolez pas, j’ai les noms – qui serait démunie de boîte à outils est plus frustrée que le chat face à l’aquarium clos. Pire, y’a peut-être la notice de dépannage en coréen. Et encore, ça se discute.

Pas la peine d’essayer d’ouvrir dans le sens de la petite flèche : ça marche pas. Jamais. C’est collé à mort. En plus, ça glisse ; ils ont dû rajouter de la graisse sur le plastique, probable, ils sont pas à ça près. Alors on essaie de la prendre en traitre, l’ouverture, à un coin où y’a pas la petite flèche. C’est vrai, on sait pas, c’est peut-être juste le mec qui imprime la petite flèche, qu’est un pervers fini. Ben non. Il est de mèche avec les autres. La seule solution, c’est d’achever le paquet au couteau. En fermant les yeux, parce que le spectacle du pâté déjà malaxé qui n’attend que ce moment pour jaillir et foncer rejoindre sur le carrelage les sardines de la boîte à ouverture facile de tout à l’heure est insoutenable. Ce soir, biscottes nature.

Alors déjà, ce matin, j’arrive au bureau d’humeur médiocre. C’est vraiment pas le jour à me cavaler sur les arpions. Genre fermez les écoutilles, tout le monde en plongée, ça va péter. Cette potiche, là, qui me nargue depuis un bout de temps, elle va passer par la fenêtre, ça va pas être long. Fenêtre fermée ou pas. Le premier qui me contrarie, c’est les claques. Eh ben ça rate pas. Là, je suis devant la machine à café. A regarder mon café couler. Sauf que le gobelet n’est pas descendu.

C’est quand, les vacances, déjà ?

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