L'Hypermarché
glucose
C'est la plaie des ménages. L'angoisse financière des familles nombreuses, de sortie le samedi matin. L'inévitable corvée périurbaine pour tous les amoureux des balades au grand air youkaïdi youkaïda en manque de colle uhu pour la gamine, de potimarron pour le gratin de demain.
Mais pour le consommateur solitaire, les courses en hyper se transforment parfois en une agréable partie de campagne qui fleure bon le sac éco-responsable et le déodorant bon marché essayé à la sauvette par quel-qu'adolescent curieux. On plonge dans un monde providentiel de bruits et de corps mêlés. On a beau être agoraphobe à nos heures perdues, on se laisse malgré tout porter par la foule en caddie. Petite vague sur l'océan, on claquera bientôt sur la falaise des lessives en poudre, on découvrira l'Atlantide des boissons rafraîchissantes avec un max de taurine comme dans la pub, le Nouveau-Monde des compotes longue conservation. Celles qu'on n'a même pas besoin de mettre au frigo pour les bouffer. On vogue sur notre barque au milieu des têtes de gondoles, sur le rythme entêtant de la radio commerciale. C'est Byzance à Venise.
"Antoine, tu me passes les haricots steupl'?"
"La petite Delphine attend son - c'est ton grand frère, t'es sûre? Oui? Bon - grand frère en caisse 8."
"Putain déconne pas! On a déjà pris deux packs. Le Roland il a qu'a prendre des trucs aussi, merde! Je suis pas l'Abbé Pierre, fait chier putain!"
On s'imagine tel David Crockett, élaborant avec sérieux une stratégie d'approche imparable pour s'emparer du dernier pot à cornichon, prisonnier de son grand rayon vide, déjà encerclé par des mains avides. Soudain une voix salvatrice annonce une promotion flash-éclair au rayon charcuterie. Les redoutables mains s'envolent alors pour le paradis des côtes de porc en barquette. Notre petit pot de bonheur apéritif est un miraculé. On le saisit délicatement comme un fruit au cœur de l'été, ému face au spectacle de ces petits doigts verts qui s'ébattent dans un délicieux clapotis à l'ail.
Sur le parking, les chariots s'unissent dans un dernier râle métallique.
Merci Lyse pour ce partage! Je ne regrette pas d'être passée par ici! J'ai aussi adoré!!!
· Il y a presque 9 ans ·Colette Bonnet Seigue
J'avoue, je déteste aller au supermarché mais vu sous cet angle, c'est une excellente source d'inspiration. :)
· Il y a presque 9 ans ·breinmilliner
Merci, breinmilliner. En espérant vous y croiser tantôt
· Il y a presque 9 ans ·glucose
Ah le concept des courses plaisirs assorti d'une analyse de mœurs consuméristes. Un bon moment! Ma glycémie vient de faire un bond grâce à cette bienfaisante perfusion de glucose !
· Il y a presque 9 ans ·Merci
miss0
Merci miss0! Attention à vous néanmoins: mieux vaut aller en hyper que de tomber en hypo :)
· Il y a presque 9 ans ·glucose
Le problème c'est que dès les portes d'entrées franchies, je me retrouve sujette à l'hyper...tension
· Il y a presque 9 ans ·miss0
Vous êtes le James Bond des supermarchés, Je suis certain que votre carte bleue peut se transformer en lance-missiles !
· Il y a presque 9 ans ·Mes amitiés à Miss Moneypenny.
Merci à Lyselotte pour le partage !
astrov
Merci, astrov. Je rajoute votre commentaire dans mon caddie des petits plaisirs.
· Il y a presque 9 ans ·glucose
Moi j'ai pas aimé, j'ai adoré. Je partage tiens...
· Il y a presque 9 ans ·lyselotte
Merci beaucoup, lyselotte.
· Il y a presque 9 ans ·glucose
Pas de quoi. J'aime bien ça êtres agréablement surprise et partager. Peut-être quelqu'un, à force, me le rendra même si je ne fais pas ça pour ça...
· Il y a presque 9 ans ·lyselotte
j'ai bien aimé ton texte ! il y a de la poésie partout à qui sait la voir …..C'est byzance à Venise !!!!
· Il y a presque 9 ans ·nombredor75
Oh... merci nombredor75!
· Il y a presque 9 ans ·glucose