Lierre

Antistrophé

Ce texte n'aurait a proprement parlé pas de préconception mais sera juste le fruit du flot de mots qui se déversera de mon être.

Pour écrire le texte qui va suivre, il ne fait nulle doute que l'auteur se doit et ne peut faire autrement que d'avoir en tête une personne, et je vous pris d'excuser ma maladresse si cet écrit alors devient plus personnel que littéraire mais il ne pouvait alors en devenir autrement.

« Le lierre, en langage des fleurs, signifie que même dans la mort ne nous serons pas séparés. »

Grimpant, filant, dévidant, le lierre vit, écrit et demeure stoïque et pourtant chaleureux le long de ces murs creux, empreint d'un certain malheur. Bracelet qui marque notre appartenance au sol, à l'air ... à l'autre.

D'une simple feuille, d'un simple agencement verdoyant, pur, entremêlé de sentiments, il éclot. Il éclot de son bourgeon si pur. De son bourgeon si frais.

Ce triste désespoir apparaît de par ses feuilles qui fanent, tombent et pourrissent. De ce rappel constant de notre appartenance à cette dégénérescence programmée et d'ors-et-déjà en cours. Accentuant la course des aiguilles meurtrières du passé désormais du présent et du futur qui hurle, qui hurle son approche à chaque seconde. Le passé est passé, le présent se termine sans que l'on puisse l'apercevoir et le futur se rend présent sans le devenir. Sommes-nous d'une concrète matérialité dans ces engrenages immortels, qui font de nous des êtres mortels ?

Cette attache vénéneuse à ce souffle qui nous anime, pourtant si beau, si léger, si meurtrier.

Cette annihilation personnelle que nous décidons de partager avec un autre le temps qu'elle fasse effet.

L'attache, l'attachement, tant de liant qui s'affineront et se détruiront à la toute fin, au dernier regard, au dernier toucher, au dernier mot, à la dernière respiration.

Craque, cède, défais toi, lien qui pourtant t'avait uni, être de dévotion, de compassion et d'abandon.

Passe ta vie à créer et laisser des attaches qui même après ce terme ne puissent se briser, sème les graines du lien sur ta sépulture de ta main impure.

Silence qui gangrène l'existence de l'autre. Peur qui habite l'un. Espoir qui habite l'autre.

Chronophobie délicate du désespoir sans nom qui murmure doucement ce requiem affable envers son inaliénable dessein, raison de sa présence.

Entaille, coupure qui croit avec les saisons et les tours de cadran infectieux.

De la rengaine que nous composons, les traces de nos pas s'effacent, seule l'étreinte de nos mains survit. De ces regards furtifs, seul reste le charnel, le contact de nos peaux, une piqûre de bonheur au milieu de cet océan éphémère.

Lierre grimpant sur la jambe, rattachant ce corps à la terre, lieux de ce repos après la conscience furtive et angoissée, d'une beauté qui animait.

Lierre recouvrant les tombeaux, liant dans l'immortalité.

Lierre qui survit, lierre qui prolonge, lierre qui brise l'éphémère d'un empire de sentiments autrefois si vitalement aliénant.

  • Magnifique.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Kyonaga300

    kyonaga

  • Bienvenue, et bravo pour ce magnifique texte.

    · Il y a presque 9 ans ·
    5b95be27be7744fb5c8b467b

    compteclos

    • merci, votre commentaire me fait vraiment beaucoup plaisir

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

  • Vraiment un très beau texte...pour moi c'est un coup de coeur! Impatiente de lire d'autres de vos écrits.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Oeil

    anne-onyme

    • Une fois de plus, merci, j'espère que mes prochains écrits seront à la hauteur de vos attente, j'espère vous apporter la même chose avec mes prochains écrits que celui si à, semble-t-il, réussi à faire.

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

  • Quel beau texte et cette comparaison de notre vie qui passe avec le lierre, juste et surprenant à la fois.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Je ne sais que répondre à des commentaires qui comme le votre me ravivent le coeur d'une flamme de joie, merci et heureux que ce texte vous ai plu

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

  • cet écrit est tout simplement magnifique, bravo.

    · Il y a presque 9 ans ·
    Gofj

    Maux Délaissés.

    • merci beaucoup beaucoup beaucoup, je ne sais comment exprimer la joie que de tels commentaires peuvent susciter, encore une fois merci et heureux que mon écrit vous ai plu

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

    • · Il y a presque 9 ans ·
      Gofj

      Maux Délaissés.

    • :3

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

  • Magnifique!

    · Il y a presque 9 ans ·
    B

    yseult

    • merci beaucoup, ça fait plaisir d'avoir un commentaire bref mais chaleureux pour un premier texte

      · Il y a presque 9 ans ·
      Souffrance

      Antistrophé

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