L'île au fado
Frédéric Cogno
Le diamant noir vivait dans un écrin de larmes,
Une voix s'était tue pour mieux chanter la mort,
La couturière en deuil méprisait le vacarme,
Elle accueillait la nuit sans l'espoir d'une aurore.
Ce souffle de Lisbonne épargné des décombres,
Avait choisi son heure, ses bijoux, ses soupirs,
L'hôtesse du malheur entre l'ébène et l'ombre,
Attendit patiemment le poème à venir.
Viens ma caravelle avec du Porto!
Vous marins, prenez le linge aux fenêtres!
Et emmenez-moi sur l'île au fado
Vous tous qui dormez sous les algues vertes!...
Elle cachait sa vie sous des corolles mortes,
Ce sont les billets doux de la diva obscure,
Et les baisers fanés de ses amours accortes,
La rose a dans son coeur des plis qui les sussurent.
L'éternel automne et son chant la surplombent,
Mourir en octobre plaît à tout lisboète,
Le jeu de Paredes* se fait graveur de tombes,
Dans chaque portugais, il est né un poète.
Bélem! Pleure-moi! Que je vogue à flots!
Jette-moi en mer, larme ou affluent!
Je dois retourner sur l'île au fado
Pour voir le bon dieu avec Magellan!
Et les rêves de pourpre au bord de l'océan,
Tombent à ses genoux comme vagues de cendre,
Les sirénes meurtries d'un captif ouragan,
L'inondent de leurs voix brisées de palissandre.
Les vents et les courants emportent son cercueil,
Les rivages fumants comme dernière scène,
Elle chante debout ce langoureux écueil
Sur l'écume où jaillit le poivre des carènes.
Oui réveillez-vous, mes fils! Matelôts!
Je chante à nouveau le miel de ma plèvre,
Je rentre chez moi sur lîle au fado,
Rangez à présent vos filets funèbres!
Octobre 1999.
Carlos Paredes est issu d'une prestigieuse famille de musiciens portugais. Leur instrument de prédilection est la guitare portugaise, proche du cistre, à cordes pincées, qui accompagne le fado. Trés grand virtuose, il était le soliste préféré d'Amalia. Quant au père de Carlos, Artur, il est considéré aujourd'hui encore au Portugal comme le plus grand guitariste de tous les temps.
HUM,suc,sublime hommage,ettt Mahalia Jackson,,Didn t it rain,,tout tout,,Fandango,,Bonne soirée fée d éole,corvéable d hévéa,table,haie,d osier pourpier pas pied,.
· Il y a environ 11 ans ·Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher
Magnifique ! Combien de fois Amalia m'a fait pleurer...
· Il y a environ 11 ans ·violetta
Quel Hommage magnifique pour Amalia, la grande dame du fado, que d'émotions me procure sa voix...
· Il y a environ 11 ans ·Merci Frédéric
nilo
Plus qu'une voix, une incarnation.
· Il y a environ 11 ans ·yl5
Bonsoir Frédéric,
· Il y a environ 11 ans ·Comme l'a chanté Amalia, "Uma Casa Portuguesa", est bien son île au fado !
Merci Frédéric pour ce vibrant hommage poétique qui nous envole dans ce magnifique folklore musical d'une terre voisine chère à nos coeurs.
Juste pour le plaisir : http://youtu.be/RU-Z0SiQKgU
Coup de coeur et 5/5.
Au plaisir de te lire.
Bien amicalement.
Paul Stendhal
Paul Stendhal
Amalia et son fado aux effluves de son ile! Tu nous la fait émotionnellement revivre Frédéric! Merci!
· Il y a environ 11 ans ·Colette Bonnet Seigue
Très très impressionnant. On est embarqué...
· Il y a environ 11 ans ·janteloven-stephane-joye
Magnifique ! Tout Amalia est là...
· Il y a environ 11 ans ·patrick-montoulieu