Mon ange

selig-teloif

La scène est épurée –

2 jeunes hommes assis sur un banc – côté court – Ils regardent en face d’eux ou le sol mais ne se regardent jamais.

Côté jardin – Une pancarte électorale taggée « Libertad, mi amor »

Un des jeunes hommes montre quelque chose devant lui

Jeune homme 1 – Là !

Jeune homme 2 – Quoi ?

Jeune homme 1 – Un ange .. 

Jeune homme 2 – Un quoi ?

Jeune homme 1 – Un ange ..

Jeune homme 2 – Où ça ?

Jeune homme 1 – Là !

Jeune homme 2 – Mais c’est un homme. Un ange, ça a des ailes, une auréole, pas de barbe du lendemain ..

Jeune homme 1 – Mais non un ange, tu sais …

Jeune homme 2 – Oui je crois et c’est ce que je te dis

Jeune homme 1 L’intonation monte au fur et à mesure – Non pas un ange à Dieu mais un ange à moi … j’ai vu passer un ange, une beauté indéfinissable, un réservoir de pureté et de passion, j’en ai encore les tripes qui cognent contre le cœur. C’est  mon Annapurna, ma quadrature du cercle … mon ange, mon ange à moi, … enfin  tu vois, j’aimerai que ce soit mon ange, qu’on perde ensemble toute forme d’humanité, que l’on devienne vaporeux, lumineux,  tu comprends,  c’est lui, tu l’as vu ?  Grand, chaloupé, un brin mélancolique …

Jeune homme 2 – Mais c’est un homme !

Jeune homme 1 – Et alors ?

Jeune homme 2 – Tu aimes les hommes  toi ?

Jeune homme 1  – Euh .. et bien oui ! C’est mal ?

Jeune homme 2   réfléchit un instant –   Et bien je … je ne sais pas.

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