Mon Arlésienne
Jean François Guet
J'aime Arles depuis plus de trente an. J'y compte de nombreux amis à qui je rends visite régulièrement. C'est toujours un bonheur de les retrouver, en particulier pour la féria. Cependant, que j'y vienne par la route ou par le train, seul ou accompagné, pour travailler ou pour faire la fête, je ne peux arriver à Arles sans éprouver la même émotion, ce petit pincement au cœur que tous les amoureux déçus ne connaissent que trop bien.
Il suffit que je passe les murs de la cité antique pour qu'un fantôme de vienne m'accueillir. Gilda! Le temps d'un sourire espiègle souligné de rouge vif et elle disparaît aussitôt. Débute alors une partie de cache-cache dont nous seuls connaissons les règles. En traversant la ville, partout je crois reconnaître Gilda. Ici, elle rayonne en majesté au milieu de la foule en liesse, là en starlette adulée partageant un verre avec ses admirateurs, plus loin elle en gitane délurée torturant un ombrageux toréro, ailleurs en fatale lolita au bras d'un hidalgo à crinière argentée. Un vrai feu follet. Flottant dans l'air ambiant, son regard de jade en fusion semble me narguer pour mieux en aviver le souvenir. Au premier apéritif partagé avec mes hôtes, je sens Gilda près de moi. Son parfum si particulier, musc poivré de ses sucs naturels, boutons de fleurs et fruits verts avec une touche de cuir de son eau de toilette, vient envahir mes narines. Une promesse d'extases qui m'émeut toujours autant. Parfois une amie attentive saisit ce moment si particulier quand je semble submergé par une félicité mystérieuse. Pour lui donner le change, je lève alors mon verre à sa santé en sortant un bon mot à la cantonade. Je suis alors le seul à entendre le rire de Gilda.
Le plus troublant se passe quand, je m'apprête à honorer ma cavalière du moment. À peine attaquons-nous de joyeux préliminaires qu'immanquablement, le fantôme de Gilda apparaît. Assise en toute nudité dans un coin de la chambre, elle affiche un vif intérêt pour nos ébats. Le jade de ses grands yeux en ébullition, elle semble se délecter de me voir faire l'amour à une autre femme. Soudain, n'y tenant plus, elle se faufile entre nous pour me suggérer de nouvelles perversités. Parfois, sentant son souffle sur mon cou, je crois l'entendre miauler des encouragements. Le verbe cru, elle guide mes caresses avec une précision diabolique. À entendre la récipiendaire hurler sa joie, leur effet est irrésistible. Les invectives muettes de Gilda décuplent mon ardeur au grand bonheur de ma partenaire. Quand, repus l'un de l'autre, le sommeil nous submerge, je crois sentir les lèvres d'un fantôme se poser sur mes paupières closes. Cependant, au petit matin, ne reste de Gilda que le souvenir d'une hallucination. Je redeviens alors l'amant inégal que je suis d'ordinaire.
Cet étrange phénomène est strictement associé à Arles. Aucun fantôme ne m'attend ailleurs que dans cette ville. Je me suis longtemps demandé si Gilda n'était pas qu'une illusion sensorielle, le produit d'un delirium tremens consécutif à un excès de boisson. En piste, je confesse me laisser parfois aller à des excès de boisson jusqu'à perdre tous sens communs. Toutefois, personne ne m'a jamais rapporté d'exploits commis pendant une de mes ivresses majuscules et dont je n'aurais gardé aucun souvenir. Pourtant fort nombreux, aucun témoin ne se souvient de Gilda. Ce mystère m'a travaillé quelques années avant que je ne renonce à y comprendre quelque chose. Quand je suis en Arles, Gilda est là et j'en suis aussi heureux qu'au lendemain de notre première nuit d'amour.
Il y a trente ans, je vivais de petits boulots, n'importe quoi pourvu que ce soit dans le monde de l'image. Comme beaucoup de photographes, je dois ma passion à un cadeau. Pour récompenser mon admission dans un grand lycée, mon parrain m'avait offert son vieux Leicaflex. Immédiatement, j'ai pris l'habitude d'avoir toujours cet appareil avec moi, l'oeil définitivement formaté 24X36. Sans cesse aux aguets, je poursuis mes rêves derrière l'objectif. Si le numérique a révolutionné l'art de la photographie, j'ai gardé un regard d'enfant émerveillé par le pouvoir de capturer l'invisible avec un simple Leica. Ainsi en alla-t-il un jour de féria.
J'étais descendu à Arles avec un groupe de copains, de joyeux drilles que j'avais connus aux Beaux-Arts. Nous devions rejoindre la fanfare de l'École qui y jouait les vedettes depuis des lustres. Les bougres connaissaient la musique et je ne demandais qu'à être initié. Avec leurs marinières, leurs bérets et leurs cuivres, les fanfarons sont particulièrement photogéniques. Je voulais immortaliser chaque instant de leur bacchanale à venir. On m'en dissuada fermement. Partir en piste ou partir en reportage, il me fallait choisir. Les deux n'étaient pas compatibles, la nuit surtout. Au hasard des bousculades incessantes, on ne comptait plus le matériel endommagé, détruit ou même volé. Je prenais donc mes photos le matin et je rangeais soigneusement appareil et accessoires dans ma chambre d'hôtel quand nous nous décidions enfin à nous poser pour déjeuner.
À l'heure des vêpres apéritives, la fanfare jouait à la terrasse d'un grand café de la place du Forum. Au bar, je buvais force pastis avec des civils du cru, des gens adorables qui sont devenus de vrais amis. Nous échangions des plaisanteries illustrées par le mime, quand le regard de Gilda croisa le mien. Vêtue simplement d'une jupe à volants rouges et d'un corsage blanc, elle ondulait discrètement au rythme de la musique assénée par la fanfare. Son épaisse chevelure flamboyante tombait en cascade sur ses épaules nues. Ses grands yeux de jade lumineux m'observaient en souriant. Je n'en fus pas des plus troublé. Ce soir là comme les autres, les jolies filles ne manquaient pas et il était bien trop tôt pour en séduire une en particulier. Plaçant l'amitié avant l'amour et l'apéritif avant la sieste, je restai concentré sur notre concours de galéjades. J'y allais d'une brève de comptoir hilarante quand brusquement cette fille s'agrippa à mon foulard rouge. Sans autre forme de cérémonie, elle m'embrassa à langue que veux-tu. C'était Gilda !
«Toi, je te veux !» déclara-t-elle joyeusement avant de se coiffer de mon béret. Stupéfait par tant d'audace, je restai sans réaction, l'esprit à la recherche d'une réplique appropriée. Gilda ne m'en laissa pas le temps. « oui, c'est toi que je veux. Reste avec tes copains de la fanfare, je saurai bien te retrouver en fin de soirée » ajouta-t-elle avant d'être happée par une sarabande de fêtards et de disparaître dans la cohue. Ébaubi, je n'en crus pas un mot songeant que la belle avait usé d'un bien curieux stratagème pour voler mon béret, un de plus que je passerai par profits et pertes. N'y pensant plus, je poursuivis la longue piste de nos soirées de féria.
Après y avoir festoyé, la fanfare tapait un dernier bœuf devant notre hôtel. Je finissais mon digestif quand des mains me couvrirent les yeux. « Coucou, me revoilà. Maintenant, tu es à moi !» me cria Gilda à l'oreille. Manifestement, nous étions aussi gais l'un que l'autre. Après avoir posé mon verre, je pris Gilda dans mes bras pour l'embrasser à pleine bouche en laissant mes mains partir à la découverte de son anatomie et réciproquement. Mon désir à son comble, la belle se détacha de moi en éclatant de rire.
«J'ai envie de voir la mer ! » s'exclama Gilda comme s'il s'agissait d'une variété de friandise. Ce caprice d'après boire m'amusa et je courus récupérer les clés du camion de la fanfare, un vieux Ford Transit qui servait aussi de vestiaire, de dortoir et accessoirement de nid d'amour. Nous partîmes donc à sa recherche bras dessus bras dessous. Chaque carrefour était prétexte à de longs baisers fiévreux qui gagnaient en intensité à mesure que nous nous approchions du parking. Sûr de mon fait, j'allais ouvrir la fourgonnette où matelas et coussins nous attendaient mais, contre toute attente, Gilda se refusa. "Tout doux mon beau, me murmura-t-elle à l'oreille comme elle l'aurait fait à un étalon trop nerveux. Ne sois pas si pressé, nous avons tout notre temps. Avant de faire l'amour avec toi, je veux juste prendre un bain sous la lune. » Désarmé par son sourire, j'accédai à sa demande mais à peine sortis de la ville, Gilda s'endormit sur mon épaule.
Au moment où je me garais sur le front de mer, que Gilda se réveilla tout sourire. Sans même m'embrasser, elle sauta du camion et se mit à courir vers la mer. Une allée de paillettes d'argent scintillant sous la pleine lune lui montrait le chemin. À cet instant, je regrettai vivement de n'avoir que mes yeux pour admirer pareil spectacle. J'avais tout pour faire des photos d'exception, le cadre, la lumière, le modèle ; tout pour rivaliser avec le grand Lucien Clergue : tout sauf l'appareil. Toutefois, mon dépit fut vite balayé par le désir. J'eus tôt fait de rattraper ma sirène pour la prendre dans mes bras. Sans cesser d'échanger divers câlins aussi fougueux que désordonnés, nous nous dévêtîmes l'un l'autre.
« Viens, allons nous baigner maintenant » m'ordonna Gilda en me prenant par la main. Heureuse idée ! En cette fin d'été, l'eau était encore bonne et nous jouâmes dans les vagues comme des enfants. Rattrapés par la fraîcheur, nous sortîmes de l'eau en courant jusqu'au camion. Nous nous séchâmes en grelottant, des frissons qui annonçaient bien d'autres fièvres. Vite devenus pompiers pyromanes nous courûmes d'un brasier à l'autre. D'extases en extases, ce fut un feu d'artifice de sensations inouïes. Cette nuit là, ce que je vis dans le jade incandescent du regard de Gilda enflamma toute mon âme pour l'éternité, un éblouissement sensoriel qui n'a jamais cessé de hanter depuis.
Un sourire d'enfant sage sur les lèvres, Gilda s'assoupit dans mes bras. Le regard posé sur son visage apaisé, je dessinais des arabesques sur sa peau, la pulpe de mes doigts aussi légère qu'une plume de duvet. Quand Gilda se réveilla, elle n'eut qu'un mot : « toi alors !». Sans attendre de réponse, elle se précipita sur moi pour me dévorer à nouveau. Avant l'aube, nos corps crièrent grâce et nous nous endormîmes noués solidement l'un à l'autre.
À mon réveil, Gilda avait disparu. Il n'était pas loin de midi. Je crus qu'elle était partie prendre un bain ou boire un café mais, posé sur le volant du camion, je remarquai un papier d'emballage défroissé sur lequel étaient tracés simplement tracés trois mots. « À ce soir ». Un peu déconcerté, je ne me perdis pas en vaines conjectures. Tout comme moi avec les copains, sans doute se devait-elle à ses compagnons de féria. Nullement inquiet, je pris le temps d'aller boire un double express à la terrasse d'un café avant de rentrer tranquillement en ville. Son parfum flottait dans l'habitacle du camion. J'y sentais la quintessence tenace d'un bonheur à venir.
Après un bref passage à l'hôtel pour prendre une douche et changer de tenue, je rejoignis les copains et la fanfare. Nous nous apprêtions à partager les rituels pieds paquets du dimanche. Une longue table était dressée dans une ruelle pour un grand moment de fraternité entre autochtones et invités. On feignit de s'inquiéter de mon absence à l'apéritif du matin. Je fis le mystérieux. On me somma de tout raconter. Je m'en tins à un silence obstiné. On n'insista pas. Je pus rêvasser en toute quiétude, le cœur encombré d'une douce présence. La nuit venue, j'attendis le retour de Gilda, en vain. Je mis son absence sur le compte d'un contretemps. Sans doute réapparaîtrait-elle demain. Pour atténuer ma déception, je forçai un peu sur l'alcool, sans plus. Fort tard, je m'endormis dans les bras d'un fantôme polisson.
Le lendemain, je voyais Gilda partout mais elle ne se montra pas. Son absence me chagrina. Ce jour là, j'eus le vin triste. On m'interrogea. J'éludai en lâchant des calembours éculés. Pour une fois, je n'avais pas envie de raconter mes prouesses d'étalon de service. On me laissa à ma mélancolie. Sur le chemin du retour, je caressai l'espoir de revoir Gilda au plus tôt. À part son prénom qui rappelait trop Rita Hayworth pour ne pas être un surnom, je ne savais rien d'elle. De mon côté j'avais été plus disert et ma trace n'était pas si difficile à suivre. Peut-être prendrait-elle contact avec moi ? Cette perspective improbable ne résista pas au premier assaut de lucidité. Le retour au désordre habituel de mon quotidien dissipa vite toute tristesse. Des lèvres aimantes firent le reste. Bien classée dans l'anthologie de mes plus belles nuits d'amour, Gilda se fit oublier jusqu'à la féria suivante où commença notre cache cache rituel.
Depuis qu'elle est advenue, je n'ai jamais raconté cette histoire à personne. Face à pareil sortilège, ma famille se serait désolée, mes amis se seraient moqués, mes amantes auraient compati, mes connaissances m'auraient plaint. Tous auraient douté de ma santé mentale. Quant à moi, je m'accommodai de cet étrange phénomène, d'autant mieux qu'il n'avait rien d'un cauchemar, bien au contraire.
Hier, au hasard du vernissage de l'expo d'une amie, j'ai fait la connaissance d'Olga Gourpanova, une journaliste qui écrit pour des magazines grand public ou spécialisés dans les beaux-arts. Distribués dans les pays de l'Est, ces périodiques ont bonne réputation. Je connaissais Olga de nom mais je ne l'avais jamais rencontrée. Avec ses bottes noires, son petit manteau rouge, son col fourrure et la toque assortie, la journaliste cultivait un air miss Dior vintage qui lui allait très bien. De loin Olga donnait le change, de près elle accusait son âge manifestement proche du mien. Décoiffée, elle avait le cheveu court mais broussailleux. Sa teinte auburn n'était pas naturelle, le gel « effet mouillé » encore moins. Sans maquillage excessif, ses petits yeux clairs s'étaient bridés avec le temps. Ils se cachaient derrière des lunettes en amandes allongées à monture noire. Ses pommettes rebondies étaient légèrement rehaussées de poudre de riz. Peintes en rouge vif, ses lèvres s'affaissaient dès qu'elles cessaient de sourire. Malgré tout, son visagiste avait fait du bon travail. Olga restait jolie sans tricherie excessive. Poitrine généreuse, hanches bien pleines, racée, élégante et féminine, elle faisait honneur à ses origines slaves. Un peu intimidé, j'étais enchanté de faire la connaissance de la belle Gourpanova.
À ma grande surprise, la journaliste connaissait mon travail de photographe. Bien qu'elle remontât à plus de cinq ans, elle évoqua avec beaucoup de bienveillance ma dernière expo sur Arles et ses alentours. Olga avait particulièrement aimé mes photos de fanfares pendant la féria mais aussi celles des amoureux sur la plage des Saintes. Familière de la région, Olga souligna la qualité de mon regard d'artiste. Elle salua mon rendu de cette lumière propre au Midi dont je savais apprivoiser les contrastes. Toutefois, elle regretta l'aspect académique de mes compositions, trop figées à son goût. J'admis volontiers cette critique. La journaliste m'avoua retrouver cette faiblesse dans les nus que je publiais dans des revues professionnelles. L'œil pétillant, Olga me suggéra d'être beaucoup plus sex, comme l'était Helmut Newton par exemple. Piqué au vif par ce reproche, je la mis au défi de venir poser pour moi. Défier une Gourpanova ? Quelle idée ! Le temps de saluer la compagnie, de remercier le galeriste et de féliciter l'artiste, et nous sautions dans un taxi, direction mon studio de prises de vue.
À peine avais-je donné l'adresse au chauffeur que la belle Olga se frotta contre moi. Sur un ton grave et un accent slave un peu surjoués, la Gourpanova déclara un « Vous, je vous veux ! » sans équivoque. À ces mots, j'eus un mouvement de recul. Sa voix rappelait celle d'Alice Sapritch et, bleuté par la lumière d'un réverbère, son visage de matriochka fatiguée paraissait exagérément blafard. J'avais pris peur mais la Gourpanova savait y faire. Elle sut me faire partager son désir. Arrivé au pied de mon immeuble, j'étais au bord du brame. Passée la porte de mon studio, un cosaque en rut lui sauta dessus. Je cherchai ses lèvres mais la Gourpanova se détourna. «Tout doux mon prince, s'écria-t-elle, ne soyez pas si pressé. La nuit est à nous. Servez nous plutôt à boire pendant que je me prépare. Je veux pouvoir rivaliser avec les top models dont vous avez l'habitude». Olga se détacha de moi et courut à la salle de bains.
Habitué à recevoir à l'improviste, Je sortis deux verres et une bouteille de vodka glacée et mis au four un assortiment de bouchées congelées par Dalloyau. Après avoir réglé les éclairages et disposé mes appareils, je me dévêtis entièrement et passai mon kimono de soie noire. Quand Olga se présenta enfin, je fus littéralement bluffé. Avec sa toque de fourrure, son corset rouge, ses bas nylon, ses bottes noires, elle était irrésistible ! Elle s'avança lentement vers moi un sourire carnassier sur ses lèvres rouge vif. Refusant de s'asseoir à mes côtés, Olga avala un verre de vodka. Elle se resservit et en but un deuxième en s'écriant « Nasdrowié ! ». Je l'invitai à nouveau à me rejoindre mais la grande Gourpanova exigeait de poser. N'était-elle pas venue d'abord pour ça ?
Ces préliminaires inattendus m'excitèrent beaucoup. À mes ordres, Olga se montrait des plus dociles. Sûre de ses charmes, elle ne rechigna pas à en rajouter dans l'impudeur. Entre deux poses, la friponne s'assurait de l'effet qu'elle produisait sur ma virilité sans toutefois s'y attarder. Vénus de l'Oural, Olga incarnait la déesse slave de la luxure. Malgré son âge, elle n'avait rien à envier aux jeunes femmes qui l'avaient précédée sur mon estrade!
Après cette première série de clichés, Olga me prit par la main pour me conduire au canapé. Installée sur les genoux, la grande Gourpanova s'offrait enfin à moi. Au moment où j'allais la prendre, je sentis une présence derrière moi. Surprise ! Le fantôme de Gilda était là, tout contre moi.
Proprement stupéfait, j'eus un instant de sidération mais, comme elle le faisait en Arles, Gilda m'encouragea à poursuivre. Ce qui suivit tint du prodige. À maintes reprises, j'eus l'impression qu'Olga partageait mon hallucination. Mieux, je voyais les deux filles rire ensemble de cette bonne farce. Feignant d'ignorer mon excitation, elles se prêtaient entre elles à des jeux des plus raffinés. Leur différence d'âge (un fantôme ne vieillit pas) ajoutait à l'indécence de la situation. Comme en Arles, mon ardeur décupla à la grande joies des participantes.
Entre deux ébats, je courus prendre un appareil photo. Le reportage de cette nuit d'anthologie s'imposait. Les filles ne demandaient pas mieux. L'oeil au viseur, j'allais les prendre toutes les deux en gros plan mais le fantôme de Gilda sortit du champ pour venir se coller sagement derrière moi. Je cadrai alors sur le visage d'Olga qui respirait une perversité inouïe. Incrédule, je découvris alors dans son regard un cratère de jade en fusion, exactement celui qui m'avait embrasé l'âme trente an plus tôt. Olga hocha la tête en souriant. Non, je ne rêvais pas, Olga n'était autre que Gilda. Quand elle vit que j'avais enfin compris, elle éclata de rire en s'écriant comme au premier jour : « Toi alors ! ».
Quelle imagination et quelle belle histoire ! C'était vraiment son karma que de retrouver Gilda ! J'ai été dès les premiers mots happés par ton récit mené de main de maître ! comme si on y était ! ni plus ni moins aussi en toute sincérité CHAPEAU A RAS DE TERRE ! bisous et excellent grand week-end loin de ce monde en berne et à bientôt !
· Il y a plus de 6 ans ·Christine Millot Conte
happée par ton récit ! rectificatif !!
· Il y a plus de 6 ans ·Christine Millot Conte
les amours de jeunesse sont les plus durablement parfumés, elle aurait pu s'appeler Madeleine
· Il y a environ 8 ans ·sortilege
A force de prendre des photos on remarque des choses qu'on ne voyait pas, peut-être qu'on devient rêveur... C'est une très belle histoire !
· Il y a environ 8 ans ·Claudine Lehot
merci Claudine ... Suis heureux que mes rêveries vous plaisent ;-)
· Il y a environ 8 ans ·Jean François Guet
Merci !
· Il y a environ 8 ans ·Claudine Lehot
Ha... j'avais deviné... mais je dois avoir l'esprit tordu... maintenant je t'imagine en kimono de soie noire... Oups!!! Kissous JEF
· Il y a environ 8 ans ·vividecateri
toi alors !! perso, je n'ai jamais eu de kimono de soie ... il était en satin (rire) bisous bisous
· Il y a environ 8 ans ·Jean François Guet
bon anniversaire .... Kissous hmmmm le satin... cela glisse!!!!
· Il y a environ 8 ans ·vividecateri
ça glisse au pays des merveilles ... hé hé ;-)
· Il y a environ 8 ans ·Jean François Guet
hhhhhhhhhhhaaaaaaaaaaaaaaa
· Il y a environ 8 ans ·vividecateri
Toutes les femmes de de Jean Francois sont belles et sensuelles à souhait et l auteur les aime tellement que l on voit ses yeux friser de plaisir.
· Il y a environ 8 ans ·Marie Igles
ça se voit tant que ça?
· Il y a environ 8 ans ·Jean François Guet
Une illusion très présente prenante ;-)
· Il y a environ 8 ans ·C'est quoi les perversités érotiques ? ;-)
Joelle Teillet
euh le pléonasme n'est pas dans le texte
· Il y a environ 8 ans ·je laisse les lectrices imaginer les nouvelles perversités qu"elles aimeraient partager avec leur amoureux
bises du Jef
Jean François Guet
Agréable court métrage ;'))
· Il y a environ 8 ans ·Maud Garnier
merci Maud, mieux vaut être court mais agréable
· Il y a environ 8 ans ·bises
Jean François Guet
:-D
· Il y a environ 8 ans ·Maud Garnier
Bravo ! et merci pour ce joli moment de lecture ;-)
· Il y a environ 8 ans ·julia-rolin
merci Julia,
· Il y a environ 8 ans ·très heureux de t'avoir fait passer un joli moment ... de lecture
un rire et des bises
Jean François Guet