Mon cœur de mère

Susanne Derève


J'ai déchiré lentement une feuille

de papier pour entendre

le bruit que fait mon cœur de mère

à l'instant des adieux

Comment pourrais-je l'écrire ?

 

Enfant ,

que la Nuit de Pessoa t'accompagne,  

la nuit radieuse  invincible  du départ ,                              

la nuit blanche de mon cœur

en morceaux 

J'ai chaussé mon masque de lune

pour dérober mes larmes,

pendant que se brisait mon cœur

dans la jarre de porcelaine des sanglots                                           

 

Mais toi, Enfant,

emporte vers l'Orient mon sourire de mère

impassible et serein   

et que la Nuit de Pessoa  nuit de villes

lointaines , nuit de mer, de coquillages

et de corail,

la nuit brûlante  des Tropiques 

te porte vers ton rêve ,


du sable de tes mains

naisse une pluie d'étoiles ,

et  la musique étourdissante de la nuit

dans  sa marche intrépide et glorieuse 

te fasse Reine

en piétinant mes larmes



peinture : Le Ba Dang (Vietnam) : Bouddha -2003 

 

https://ecritscrisdotcom.wordpress.com/2022/02/05/mon-coeur-de-mere-susanne-dereve/

 

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