Mon futur
doleig
Mon futur… Non, pas de voiture volantes. Non, pas d’incommensurables buildings tutoyant le soleil. Pas de robots asservis non plus. Le mot futur me renvoie inlassablement au 5ième élément. Pourtant, le futur tel que je me le représente est à des années-lumière du film futuriste lambda. Dans mon futur, pas de progrès technologiques fulgurants, mais une remarquable stagnation. Quant à l’avidité, quant à la quête de pouvoir et de la richesse, en revanche, elles, ont effectué une saillie plus foudroyante que jamais. Dans mon futur, l’homme a achevé son évolution. Oui, vous avez bien lu. L’homme a achevé son évolution. Et de quelle manière… En se laissant guider par ses instincts les plus primaires, les plus stériles, en laissant l’absurdité vainqueur du bon sens. Les rares défenseurs de la raison, unique et ultime lueur d’espoir en faveur de la lucidité et du bonheur, eux, se retrouvent écrasés, anéantis sous un amas de médiocrité, de facilité, intégralement incompris et rejetés par la superficialité de ses fidèles névrosés. Ne me demandez pas de quelle couleur est l’herbe, je ne saurais vous répondre. Je l’ai malheureusement oubliée. Vous me diriez de changer de chaîne avec un hérisson ou de vous donner l’heure à l’aide d’un rossignol, que je ne m’en formaliserait point. Tant de choses ont disparu. Tant d’êtres-vivants ont disparu. Et tant d’êtres-humains vivent encore pour détruire. Le comble de l’homme ? Chercher le bonheur par tous les moyens, et pourtant en être son prime destructeur. L’homme n’est plus capable que de survie et ne renvoie plus à des qualités ou à des défauts qui lui sont propres. Il a perdu la notion même de son être. Les valeurs perdent leur direction. Il faut à présent considérer d’un œil éminent Lindsay Lohan et vilipender Albert Einstein. L’homme préfère s’abêtir plutôt que de reconnaître sa déchéance. Sans doute croyait-il poursuivre ainsi, niant, envoyant au diable ses innombrables erreurs. Mais dans ce cas, ne devrait il pas s’envoyer lui-même en enfer ? Mon futur est gris. Pourtant mon cœur, mon âme, restent d’un bleu doux et profond. Mais tout le gris qui m’entoure, le gris de ces fous, le gris de ces faibles… m’envahit. Mon empathie me trahit une fois de plus. Elle me fragilise au moment le plus inopportun.
Merci beaucoup Frédéric. Malheureusement, je ne crois pas à la généralisation de l'empathie. Ce serait un rêve devenu réalité... Mais je n'ai pas bon espoir. Je suis quelque peu misanthrope...
· Il y a presque 13 ans ·doleig
Pas nouveau, en effet, le futur qui hante ton esprit.
· Il y a presque 13 ans ·Et si l'emphatie, par contre, finissait par se généraliser?
Je te découvre et j'aime beaucoup.
Frédéric Clément
Bonjour à vous tous, Edwige, omicron, Colette, Lisa et Dominique. Je vous remercie d'abord de vous être arrêtés pour me lire, et aussi et surtout pour avoir pris le temps de me laisser un commentaire. Cela fait peu de temps que je parviens à faire lire ce que j'écris, et c'est avec une émotion toute particulière que je découvre vos commentaires... Merci beaucoup et une très bonne continuation à vous...
· Il y a presque 13 ans ·doleig
Perte de la notion de son être et des valeurs ? Mais tout n'est pas perdu, puisqu'il y a encore des gens comme toi, capable de l'écrire ! Lis ce que crois encore Colette Bonnet-Seigue...
· Il y a presque 13 ans ·Dominique Arnaud
Il y a des ressemblances entre votre futur et celui que je décris. Vous avez plus de rage que moi, et un peu plus de désespoir relativement à votre prochain. J'aime beaucoup le passage qui détourne l'utilisation des animaux. Drôle et poétique.
· Il y a presque 13 ans ·Christophe Dessaux
Beau texte je trouve ! Mon empathie me trahit moi aussi assez souvent. Le malheur n'est-il pas que beaucoup d'hommes cherchent la jouissance et non le bonheur ? Sinon ce portrait correspond à une partie des hommes seulement, mais la terre est grande... aussi peut-être y a-t-il un espoir en ceux qui sont restés proches de la nature ? Bien cordialement !
· Il y a presque 13 ans ·Edwige Devillebichot