Moulin à vent...

lyselotte

 Une jolie colline au bombé de poitrine,
Tapissée de bruyères et de romarin frais.
Un coucher de soleil aux couleurs opalines,
Miracle de Nature à nos yeux fatigués.

Le gris de tourterelle d'une mer en courroux
Le jaune safrané des pierres de Petra
Le blanc immaculé des roses de Corfou
L'orange acidulé d'un pétale d’eschscholzia.


Perché sur la colline au parfum d'herbes folles, trône un moulin à vent
aux ailes tournoyantes.
Sémaphore géant ou voiles battant l’air, ses pales s'évertuent à parler au couchant.

Elles murmurent dans l'air, ronron  de chat câlin, rengaine soupirante au doux palpé du vent.
Et là !! Regardez mieux !!
Là, dans un cocon de mousse tout exprès fait pour elle, une belle sommeille dans une bulle chaude.
Là, dans la lumière ambrée de cette fin de jour, une jolie s'endort toute parée de miel.
Une robe si bleue qu'elle semble d'azur faite, la drape insolemment de ses plis indiscrets.
Elle est offerte au jour, posée sur les lichens, comme abandonnée là par un mistral gagnant.
Sur son bras replié elle a posé sa tête, ses cheveux dénoués emmêlés de bruyère dénoncent
au passant des jeux moins innocents.
La robe est détachée, déboutonnée devant, des épaules au ventre qu'elle ne voile qu'à peine.

Que penser de ses seins, prisonniers du corsage mais pointant leur bourgeon sous le tissu moulant. Demi-lune de lait, pastille de cannelle, dessert de roi, vraiment, régal assurément !
À la jonction des cuisses le textile malicieux fait un pli merveilleux suggérant un doux creux.
La chaleur a posé du saphir aux aisselles, deux croissants de moiteur affichant leur couleur et le vent qui murmure caresse son oreille, animant ses cheveux de soupirs-soupirants.


Un peintre passant là croquerait c'est certain, le tableau si plaisant et même le modèle.
Il glisserait sans fin son pinceau petit-gris sur le lin de la toile chauffée par son soleil, s'attardant sans vergogne sur la courbe du col, le corps tendu d'envie par ce tissu vivant.
Et puis ici aussi, au delta de ces cuisses où l'ombre qui avance suggère un nid de mousse, son pinceau indiscret effleurerait sans doute, un mont et des merveilles ,
petit pois dans sa gousse.


Imaginez ce peintre, sa toile qui dévore, sa main tenant un manche au bois dur et si chaud.
Imaginez cet homme capturant en sommeil, cette femme qui dort et s'offre à son pinceau.

Passant de l'un à l'autre, du modèle au tableau, aurait-il des envies de prendre et investir ?
Son pinceau malicieux aurait-il des ratés tenu par une main peignant d'autres à-venir.

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