Nicaragua

jeanmichemuche

Griffonné dans un autobus, mon bébé suant sur mon bras libre

Nicaraguita, la flor mas linda de mi querer… 

Et je sue, tancé par cette chaleur détrempée
Sur les pavés de la place centrale
D'une León un peu civile un peu sauvage. 

C'est mon coeur du Nicaragua, l'ici d'où tout part.
Rues basses, portes boisées et arrières-cours
D'un monde colonial compassé, muséifié sans gloire. 

La peau tannée, des hommes simples huent
Les chevaux qui tirent leurs charrettes.
Riant des taquatacs de leurs roues qui résonnent
Trainant des entassements de plantains, 
Vers le marché embrouillé, berceau des contacts
Humains et raison d'être encore de cette communauté
Pacifique, consciente, rebelle et oppressée.

A l'horizon, au bout des rues, sur les toits, où qu'on regarde
Des volcans, longs, hauts, sombres et menaçants. 
Anéantisseurs dormants, cardinaux d'un artisanat touristique.


Recevant en leurs cratères des poignées de gringos,
Pour les liasses d'une monnaie

Qui ne rapproche jamais León
Du confort d'un monde que les gais baroudeurs 
Qui grimpent le Tulala ce matin
Ont quitté pour l'exotisme et l'aventure
De la rencontre avec ce pays au nom
Si harmonieux, Nicaragua. 

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