Objet du désir

miss0

Une suite où Hugo reprend la main... si l'on peut dire

J'avais reçu un message de l'assistante de Mathieu : Rendez-vous mardi 10h00 !

Il tombait bien, celui-là, j'allais lui faire part de vive voix de ma façon de penser de son traquenard de début de mois. J'avais dit à Victoire que j'allais la rappeler mais je n'arrivais pas à m'y résoudre. L'appeler signifiait fixer un nouveau rendez-vous, la revoir et vu toutes les images franchement salaces qui m'étaient passées par la tête pendant et depuis notre déjeuner, je n'étais pas sûr de pouvoir assumer avec sérieux cette nouvelle rencontre.

A quoi bon !

Malgré ses mines gourmandes, elle était restée soigneusement à distance. Pas bouger, pas toucher ! OK, girl ! Le message était bien passé et je préférais l'éviter. Au moins pour l'instant !

Il fait beau, je prends mon temps, et malgré mon obsession aux cheveux longs, je suis d'humeur plutôt gaie. En fait je pense à l'avoinée que je vais passer à Mathieu. Le gueuleton que je me suis refusé avec Victoire pensant la mettre à l'aise, c'est lui qui va me l'offrir, assorti d'une bonne bouteille. Non ! A la réflexion, la bouteille serait de très bonne facture, il en pleurerait en regardant l'addition. Je me délectais déjà en pensant au velours d'un Mission Haut-Brion ou d'un château Ausone. Oui, il allait pleurer !

J'arrive sur les lieux, riant sous cape, j'appuie sur le bouton d'ouverture, pousse la lourde porte de bois, peinte en bleu azur, entre, et enfile le long couloir donnant sur une cour.

Une femme est assise sur le banc. Elle offre son visage au soleil qui allume des reflets auburn dans ses cheveux châtains remontés en chignon dont s'échappent quelques mèches folâtres. Je ne peux voir ses yeux derrière les verres teintés de ses lunettes de soleil et je ralentis pour admirer ce tableau plutôt séduisant. Un pas, puis deux et je me fige…

Victoire ! Que fait-elle là ?

Mon esprit s'affole. Sa présence ne doit rien au hasard ! Sa jupe fendue et ses jambes haut-croisées laissent apparaître le haut de ses bas et je ferme les yeux pour m'obliger au calme. En portait-elle la dernière fois ou la sensation de ses jarretelles sous mes doigts avait-elle fait partie de mon fantasme ?

Je ne veux pas le savoir ! Je me fais violence en détournant la tête et en remettant mon regard dans le droit chemin. Je fonce en direction de l'ascenseur, en priant pour être passé inaperçu.

"-Hugo !"

Trop tard !

Stoppé en plein élan, je fais demi-tour pour lui faire face. Elle fait lentement glisser ses lunettes pour découvrir ses prunelles myosotis.

"- Jolie surprise, quel plaisir de vous voir ici ! Vous êtes pressé ? 

- Pas vraiment maugréé-je, je dois même avoir quelques minutes d'avance

- Ah? Pourtant, vous couriez comme si vous aviez le diable à vos trousses !

Non comme si je voulais éviter de te voir ! Tu me mets les nerfs à fleur de peau !

Elle se penche pour ramasser son sac et je remarque qu'elle ne porte pas de chemisier sous sa veste de tailleur mais un très joli soutien-gorge en dentelle noire. Ca durcit du côté de mon pantalon.

Ça recommence !

Je lève les yeux au ciel en espérant qu'elle ne se rend compte de rien.

- Que faites-vous là ? Reprend-t-elle

- J'ai rendez-vous avec notre ami commun.

Elle a un léger mouvement de tête.

- Moi aussi… curieux murmure-t-elle intriguée.

Le salaud, il a remis ça !

J'esquisse un sourire discret et tente de me composer une attitude en l'accompagnant jusqu'à l'ascenseur … en panne.

Et merde !

- Oups dit-elle, eh bien, il ne reste plus que l'escalier.

7 étages à pieds, tu parles d'une torture, en particulier avec une érection plus que gênante.

Elle laisse échapper un petit rire.

- Voilà une drôle de façon de monter au septième ciel non ?

Qu'elle se taise bon sang !

Pensant me montrer galant, je lui fais signe de passer devant moi et dès les premières marches je comprends que j'ai commis une terrible erreur ! Sept étages à la voir onduler des hanches, une vue panoramique sur la couture de ses bas et son cul fantastique à hauteur de mon visage. Je m'approche suffisamment d'elle pour être pris dans son odeur… un parfum de jasmin, de lys. Je ferme les yeux pour me concentrer sur l'odeur de sa peau et aussitôt, je me demande quel goût elle a …dénudée, réchauffée, excitée ?

Elle monte les marches une par une, le bruit de ses talons amplifié par le bois. De temps en temps elle s'arrête pour reprendre son souffle, se retourne, me regarde… à chaque fois plus intensément. Cette ascension c'est en fait une descente aux enfers.

4ème, 5ème étage, elle ralentit pour que je me rapproche de ses fesses, que je frôle, désormais proche de l'explosion…Plus que deux étages à tenir !

6ème étage, je m'arrête et me baisse pour remettre en place un lacet défait, je relève la tête pour lui dire de ne pas m'attendre. Elle s'est arrêtée sur le palier.

Putain !

La jupe est à terre … et tous mes sens se libèrent comme une horde de chevaux de sauvages au galop. D'une démarche féline, elle s'approche de moi, me met un doigt dans la bouche et me pousse doucement contre une porte. C'est elle qui m'embrasse, me prend la bouche, cela fait longtemps que quelqu'un ne me l'avait prise ainsi. Gourmande comme au restau, elle frotte son corps contre le mien, voluptueusement, en se délectant de chaque mouvement, complètement indifférente au lieu et au risque de nous faire prendre. Elle desserre ma cravate, déboutonne ma chemise, et trace une longue griffure sur mes pectoraux. Je ne bronche pas, pas un de mes muscles ne tressaille, pétrifié par tant d'audace mais je réponds à son baiser, ma langue s'enroule autour de la sienne et lui impose mon rythme. Elle a déclenché les hostilités mais me laisse prendre le dessus. Quoi que …

Elle me prend une main, et la pose sur son entrejambe. Elle la guide doucement pour masser son sexe à travers le string. Plus rien n'existe que mon visage qui mange le sien, son corps ondulant, son sexe humide qui se frotte au mien. De ma main libre, je déboutonne et ouvre sa veste, je veux sentir sa peau collée à la mienne, son odeur se mêler à ma sueur. Je saisis sa jambe droite et la pose sur ma hanche. La bouche ouverte, elle halète doucement. Pas un son ne sort de sa jolie bouche mais son regard rivé au mien se fait tour à tour provoquant puis suppliant.

La prendre là… Contre le mur du 6ème.

Je cesse mes caresses pour descendre doucement ma braguette et le bruit du zip me vrille les nerfs…Elle bascule le bassin, impatiente de s'empaler sur moi. Des éclats de voix montent dans la cage d'escalier, une manifestation de contentement. Victoire se recule, me repousse doucement. Des bruits me font détourner la tête, les portes de l'ascenseur s'ouvrent et j'entends la cabine s'élever lentement, on vient…

Je la regarde à nouveau, la jupe est à nouveau en place, la veste boutonnée, le regard lointain, pas une mèche ne dépasse du chignon. Elle appuie sur le bouton de l'ascenseur pendant que je me réajuste, me laisse pénétrer avant elle dans la cabine tout en adressant un signe de tête et un sourire poli à l'assistante de Mathieu. C'est elle qui nous a interrompus.

- Vous avez monté les 6 premiers étages à pieds ? Quelle torture !

Victoire m'ignore ostensiblement. Ai-je là aussi rêvé ce qui vient de se passer ? Mathieu nous a convoqué tous les deux en même temps ! Pourquoi ? Cette fois je meurs d'envie de lui coller mon poing sur la gueule Dans la salle de réunion, Victoire braque lentement son regard sur moi et lâche dans un souffle

- L'usage veut que l'on monte un escalier DEVANT une dame, de façon à ne pas regarder ses fesses pendant l'ascension. Cela évite que la situation ne dérape.

Elle croise ses jambes avec une lenteur insupportable, saisi délicatement son pouce entre ses dents et m'adresse un sourire mutin. Je soupire d'aise en lui rendant son sourire.

Ca s'est passé et elle a aimé… autant que moi !

  • Bravo! c'est un homme qui a dit que le meilleur moment de l'amour c'est quand on monte l'escalier ;-)))

    · Il y a environ 8 ans ·
    Loin couleur

    julia-rolin

    • Oui c'est Clemenceau ! J'avoue que ce moment palpitant est plein de promesses...

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • Le fantasme de l'ascenseur !!!! je suis accroc à ton texte !!! Merci miss O

    · Il y a environ 8 ans ·
    Chc2ah2z

    nombredor75

    • En fait c'est celui de l'escalier. L'ascenseur, j'en ai une version tout aussi progressive...

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • une belle montée jusqu'au 6ième ciel !... :-)

    · Il y a environ 8 ans ·
    12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

    Maud Garnier

    • Lente et inexorable :-)
      Merci de ta lecture et de ton commentaire !?

      · Il y a environ 8 ans ·
      Default user

      miss0

    • :-))

      · Il y a environ 8 ans ·
      12804620 457105317821526 4543995067844604319 n chantal

      Maud Garnier

  • huuuummmmmm, je vais monter plus souvent l'escalier à pied!

    · Il y a environ 8 ans ·
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    razorbak

    • C'est plus sportif qu'il n'y paraît ;-)

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • moi aussi j'adore ! Il n'a plus trop l'air de savoir où il en est le bougre et puisqu'il est question de cabine, j'attends la suite avec impatience.

    · Il y a environ 8 ans ·
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    atalante1976

    • :-)))

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • Les hauts et les bas de l'ascenseur, ce qu'on a fait, ce qu'on n'a pas fait ou qu'on a cru faire... bref, j'adore

    · Il y a environ 8 ans ·
    Image0065

    vegas-sur-sarthe

    • Hum, l'ascenseur et la cage d'escaliers, lieux propices aux gestes ou à l'imagination débridés. J'vais peut-être tenter la cabine d'essayage sur un prochain texte... Pas mal non plus

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

    • Bonne idée !

      · Il y a environ 8 ans ·
      Image0065

      vegas-sur-sarthe

    • Oui je trouve aussi

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • Je soupçonne Victoire d'avoir placé le panneau "en panne" et qui l'a enlevé ? ... l'assistante : elles étaient de mèche, pauvre Hugo !!!

    · Il y a environ 8 ans ·
    Louve blanche

    Louve

    • Malicieuse et coquine Martine. N'oublions pas le Deus Ex Machina de cette histoire ... Mathieu ! On ne se méfie pas assez de ses amis :-)

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

    • Exact ! Je n'y avais pas pensé à celui- là !!!

      · Il y a environ 8 ans ·
      Louve blanche

      Louve

    • Eh oui ! Hugo n'est pas tellement à plaindre en fait, séducteur impénitent, je commence à me dire qu'il est assez peu recommandable

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

  • Cet obscur objet du désir,,, j'aime !

    · Il y a environ 8 ans ·
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    Patrick Gonzalez

    • Merci Patrick pour ce commentaire bien matinal

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

    • bonne journée à toi,,,tu sembles bien matinale aussi !

      · Il y a environ 8 ans ·
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      Patrick Gonzalez

  • Le meilleur moment, c'est quand on monte l'escalier . . .
    Mais je suis sûr qu'avec votre acolyte, vous nous préparez des pages encore meilleures.
    Continuez à nous tenir en haleine.

    · Il y a environ 8 ans ·
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    esneque

    • ah le suspens de l'escalier ... Merci pour cette visite

      · Il y a environ 8 ans ·
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      miss0

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