Petit gibier d'amour

moujik

Je lacérais les ombres au fond d'une nuit noire
Où mes pas dérangeaient une brume endormie
Je guettais les bruits sombres avec le fol espoir
D'arracher à sa tombe un silence ennemi

Je délaçais les ronces avec des doigts de faune
Et promenais mes mains sur les troncs assoupis
Je respirais la terre sous les branches des aulnes
Hésitant à fouler les feuilles en tapis

J'écartais les fougères avec le cœur battant
Espérant des sous-bois le murmure d'un soupir
J'avançais doucement d'un amour hésitant
Craignant constamment voir le gibier déguerpir.

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