Portrait: une femme

Ce matin en sortant de chez moi, j'ai croisé une femme dont le parfum devait s'appeler Volupté.

Elle laissait derrière elle, un sillon de langueur chaude et boisée qui était déjà comme un déshabillage. Si je devais vous la décrire, ce ne serait que de mémoire. Son parfum m'a empêché de la voir.

J'ai seulement imaginé ou deviné qu'elle avait un corsage largement échancré, sous un tee shirt de coton kaki. Une petite poitrine dont on devinait l'arrondi et la fermeté. Elle n'était pas grande, mais portait des talons assez hauts, sur une jupe courte qui laissait découvrir les genoux. Elle avait des jambes minces et bronzées. Était t-'elle belle? Je ne sais pas. Mais elle avait cet attrait qui a toutes les beautés: la jeunesse.

Je dirais entre 25 et 30 ans. L'âge des reines, des corps qui se montrent, de la peau qui brille sous les caresses. Bien sûr un homme aurait su la regarder autrement que moi, ému par son désir,cherchant la conquête, effleurant la possession.

Cette femme je l'aurais bien vu s'appeler Isabelle ou Catherine. Professionnellement, elle aurait pu être "désigner", ou créatrice de mode. Ce qui se dégageait d'elle était très vivant, alerte, sans fard.
Il n'y avait pas encore sur ses traits cet épanouissement, cette douceur que donnent les enfants.
Elle n'était donc pas mère. Elle était restée à l'âge de la fluidité et des promesses. Celles des fugues à deux, sous le grand ciel bleuté des étés flamboyants.


Voilà je vous ai décrit cette sensation fugitive d'une femme qui semblait incarner le désir et peut-être le Bonheur.
Ce n'était pas un rêve, mais une vision éphémère que j'ai voulu vous faire partager.