Quand résonne Septembre

Susanne Derève


Quand résonne Septembre

me revient

la chanson de la pluie sur les verrières

son bruit de verre pilé

 

celui du verre qu'on rassemble

enclos sous le voile léger

comme un rire étouffé éparpillant les cendres

de l'été

 

Verre brisé

Parfois les feuilles sèches des saules

avaient ce tintement cristallin  en Juillet

et le vide  du ciel  l'étincelant reflet                      

 

Dans la pénombre  à traquer  la moindre trace       

de fraîcheur  chaque geste pesait

 

C'était un temps d'une infinie langueur   

où l'on se contentait d'être dans la dérive lente

des heures sans que décline la fournaise                                

Même la nuit brûlait  d'une insolente ardeur   

                                            

Verre brisé  le  murmure des blés 

dans l'ombre portée du vent 

comme un frisson  un long haussement  d'épaule

 

un éclair de chaleur le plein chant de l'orage

croisant à l'horizon un crépitement bref   

à peine une averse    une sueur d'été

 

On attendait Septembre

la douce chanson de la pluie sur les verrières

son bruit de verre pilé   


celui  du verre qu'on rassemble

enclos sous le voile léger

un sanglot étouffé qui dispersait les cendres

de l'été



Illustration : photo Rechab (blés des Causses)

 

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